ConsidĂ©rationssur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française. ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française, Ă©crit Ga naar zoeken Ga naar hoofdinhoud. profitez du shopping sans soucis. Livraison gratuite Ă  partir de 20 € Livraison le jour-mĂȘme, le soir ou le week-end* Retours gratuits; Select DĂ©couvrez maintenant les 4 avantages
1L’interessante apporto di Michel Brix, inerente le ConsidĂ©rations sur la RĂ©volution française di Mme de StaĂ«l evidenzia quanto, ancor’oggi, la lettura di quest’opera, tanto apprezzata da Sismondi anche Sten-dhal ne fu lettore come si evince dall’importante lavoro di Jacques FĂ©lix-Faure, Sten-dhal lecteur de Mme de StaĂ«l. Marginalia inĂ©dits sur un exemplaire des ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la RĂ©volution française, Aran, Éditions du Grand-ChĂȘne, 1974, cosĂŹ ricca e oltremodo complessa, non si limiti all’esposizione degli avvenimenti piĂč salienti del periodo rivoluzionario, bensĂŹ s’imponga quale rĂ©cit de mĂ©moires personnelles [
] ainsi que des argumentations les plus abstraites, ressortissant Ă  la philosophie et Ă  la science politique» p. 203. Con lucida partecipazione ai fatti, consapevole di una tensione politica le cui conseguenze estreme erano purtroppo nettissime, Mme de StaĂ«l evidenzia altresĂŹ i sintomi di una crisi, ormai ineluttabile nella societĂ  europea, in cui la divisione temporale e politica provocĂČ una ripartizione tra Stato e societĂ . Come insegna Koselleck [d]alla concorrenza tra le pretese di dominio dello Stato e della societĂ  scaturiscono le prognosi della rivoluzione che dovevano ben presto realizzarsi [
]. Che cos’era dunque la forza che garantiva il successo del piano di conquista? È la filosofia della storia». R. Koselleck, Critica illuminista e crisi della societĂ  borghese, Bologna, il Mulino, 1972, p. 174. CosĂŹ va letto dunque il testo di Mme de StaĂ«l; in effetti queste ConsidĂ©rations – spiega Brix – postulent le caractĂšre inĂ©luctable, prĂ©visible des Ă©vĂ©nements» p. 205; per altro in Francia fin dagli anni Settanta, la situazione era venuta tanto ad inasprirsi da rendere ormai manifesta una crisi troppo a lungo latente per la stessa borghesia. Il ministro Turgot tentĂČ di impedirla, ma il suo errore fu quello di interpretare il divenire politico alla luce della morale religiosa» R. Koselleck, ivi, p. 182. 2L’esegesi della signora di Coppet disegna con rigore ed esattezza, evitando comunque di assumere posizioni troppo radicali, anche uno studio socio-politico della Francia pre-rivoluzionaria Les ConsidĂ©rations – evidenzia Brix – rappellent tout ce qui a – temporairement – dĂ©tournĂ© la RĂ©volution de son objet l’esprit de parti, les doctrines jacobines, les luttes pour le pouvoir, les prĂ©jugĂ©s des nobles ainsi que les dĂ©fauts de leurs lumiĂšres, sur l’esprit du temps, les erreurs du parti populaire, ou encore, chez NapolĂ©on. L’absence de toute sagesse ou conscience claire de destinĂ©e de la France» pp. 211-212. È un testo la cui modernitĂ  e chiaroveggenza, nell’oscillazione continua tra passato e avvenire, produce un quadro capace di rispondere a molti quesiti, su cui viene a riversarsi ancor’oggi la curiositĂ  del lettore, delineando come dalla fine del secolo xviii siano entrati in gioco un alto numero di valori, che la scrittrice ha acutamente rielaborato nelle sue pagine, in parte caduti sempre piĂč drammaticamente sotto il tonfo della ghigliottina.

2) Germaine de StaĂ«l, ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française, Éditions Charpentier, 1843, pp. 297-298. (3) On doit Ă  Henri Guillemin, tout au long de ses trois livres dĂ©diĂ©s Ă  la

C’est une banalitĂ© de dire que notre monde est envahi par des images toujours plus prĂ©sentes au cinĂ©ma, Ă  la tĂ©lĂ©vision, sur les affiches publicitaires, dans les bandes dessinĂ©es et les jeux vidĂ©os. Dans ce contexte, l’image en mouvement et plus particuliĂšrement le cinĂ©ma apparaĂźt comme un champ de recherche important et a fortiori comme un objectif Ă©ducatif prioritaire l’abondance des images, la prĂ©sence des Ă©quipements informatiques mettent Ă  la disposition des professeurs et des Ă©lĂšves des supports d’apprentissage nombreux et des occasions de connaissance multipliĂ©es. Seule la cohĂ©rence du projet pĂ©dagogique, construit par rapport aux objectifs essentiels, permet le choix des techniques, des mĂ©thodes et des documents les plus pertinents »Annexes Ă  l’arrĂȘtĂ© du 14 novembre 1985, parues en 1987 et en 1989 Instructions gĂ©nĂ©rales. Une question se pose alors comment utiliser et exploiter un savoir mĂ©diatisĂ© Ă  la fois pour le chercheur et pour l’enseignant ? I- L’image en mouvement une source pour l’historien ? L’image d’Epinal, la bande dessinĂ©e, les rĂ©cits de grands-parents, les romans historiques, les films, la tĂ©lĂ©vision vĂ©hiculent des connaissances dans lesquelles la part de fiction et des reprĂ©sentations est essentielle. Le savoir historique peut donc ĂȘtre mĂ©diatisĂ© par diffĂ©rents canaux parmi lesquels le cinĂ©ma occupe une place de plus en plus prĂ©pondĂ©rante. Ainsi, comme le souligne l’historien Christian DelageDELAGE Christian, article CinĂ©ma et Histoire, un Ă©tat des lieux », revue M’Scope, CRDP de Versailles, n°7, mai 1994, les correspondances entre image et Histoire peuvent se comprendre soit comme l’adaptation de la mĂ©thode historique Ă  l’objet particulier qu’est le film, fiction ou documentaire, soit comme la prise en compte du film comme source historique Ă  part entiĂšre ». En outre, les historiens trouvent lĂ©gitime de critiquer les films de fiction Ă  caractĂšres historiques. Il s’agit au contraire de comprendre dans quel contexte se construit le film et de mesurer quelle distance celui-ci peut prendre par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© historique. Par ailleurs, contrĂŽler le passĂ© a toujours aidĂ© Ă  maĂźtriser le prĂ©sent. Ainsi, l’instrumentalisation de la mĂ©moire est essentielle pour dominer les masses. L’engouement actuel pour les images rĂ©vĂšle donc l’enjeu d’une mĂ©moire dont l’historien est le garant contestĂ©. Pierre Nora va au-delĂ  lorsqu’il dit les mass mĂ©dias ont dĂ©sormais le monopole de l’Histoire ». Dans ce cadre, l’image filmĂ©e entre dans la dĂ©finition des les lieux de mĂ©moire ». En effet, la dĂ©mocratisation de l’enseignement et la diffusion des connaissances historiques par d’autres moyens mĂ©diatiques contribuent Ă  Ă©clairer le citoyen sur le fonctionnement de sa propre citĂ© et sur les usages politiques de l’Histoire. 1 Historiographie L’intĂ©rĂȘt des historiens pour le cinĂ©ma est relativement rĂ©cent. En effet, en 1971, Marc Ferro s’interroge sur les relations entre cinĂ©ma et Histoire et pose la question sous forme de boutade du film comme document indĂ©sirable pour l’historien ? » Article repris in CinĂ©ma et Histoire, par M. Ferro, Paris, Gallimard, folio Histoire, 1993, Marc, CinĂ©ma et Histoire, Gallimard, rĂ©ed. 1993, Ainsi, dans son article, Marc Ferro souligne que les sources utilisĂ©es par l’historien forment un corpus aussi hiĂ©rarchisĂ© que la sociĂ©tĂ©, avec en tĂȘte les archives d’Etat et Ă  l’arriĂšre plan les matĂ©riaux filmiques. Selon cette considĂ©ration, le film n’entre pas dans l’univers mental de l’historien. TrĂšs vite, l’attitude des chercheurs s’avĂšre plus nuancĂ©e au point de rendre Ă©vident le lien entre cinĂ©ma et Histoire. Il convient alors d’énoncer l’histoire rĂ©cente de cette relation longtemps contestĂ©e en privilĂ©giant les grandes pistes historiographiques. Marc Ferro, dans le cadre de ses recherches, fait figure de vĂ©ritable prĂ©curseur dans ce domaine. En effet, la plupart des historiens, incapables de considĂ©rer le film comme une source d’information, nĂ©gligeaient ce champ de recherche. Avec Marc Ferro, l’historien pressent que le cinĂ©ma, Ă  travers un discours explicite, permet d’atteindre un message implicite et constitue, documentaire ou fiction, un ensemble d’archives inestimables. Un nouveau champ d’investigation actuellement en cours d’exploitation s’ouvre Ă  l’appĂ©tit des historiens. Le film devient alors objet d’étude pour lui-mĂȘme et acquiert dans cette perspective un statut de document d’Histoire. De fait, depuis ces recherches pionniĂšres, on assiste Ă  un vĂ©ritable engouement des Ă©tudes historiques pour le cinĂ©ma. En 1972 par exemple, RenĂ© PrĂ©dal publie chez Armand Colin dans la collection U2 La sociĂ©tĂ© française Ă  travers le cinĂ©ma, 1914/1945. Plus rĂ©cemment, M. Langny publie en 1990 aux Ă©ditions Armand Colin un ouvrage intitulĂ© De l’Histoire au cinĂ©ma
 qui fait le point sur l’évolution de la recherche dans ce domaine. En octobre 2001 le numĂ©ro 561 des Cahiers du cinĂ©ma intitulĂ© le cinĂ©ma rattrapĂ© par l’Histoire » pose des problĂ©matiques intĂ©ressantes sur la lecture historique du film et la lecture cinĂ©matographique de l’Histoire. Ainsi, de La grande illusion Ă  Lacombe Lucien, de M le maudit aux Sentiers de la gloire en passant par La marseillaise ou le Danton de Wajda, les historiens font apparaĂźtre les nombreuses interfĂ©rences entre Histoire et cinĂ©ma qui permettent de mieux apprĂ©hender les sociĂ©tĂ©s actuelles et anciennes. Par ailleurs, depuis cet approfondissement de la recherche en Histoire, la mĂ©thodologie d’analyse s’est diversifiĂ©e. Il faut remercier l’apport prĂ©cieux des Ă©tudes thĂ©oriques et esthĂ©tiques de chercheurs comme Jacques Aumont et Michel Marie qui considĂšrent le film comme objet d’art, comme produit artistique. Dans un ouvrage qualifiĂ© par la revue Avant scĂšne cinĂ©ma de bible et sĂ©same appliquĂ©s au cinĂ©ma » ces deux chercheurs dĂ©gagent de façon pertinente les acquis mĂ©thodologiques des axes de recherches liĂ©es Ă  l’analyse filmique. Toutefois, ils ne prĂ©conisent pas une mĂ©thode universelle mais des pistes de rĂ©flexion comme le titre de leur ouvrage l’indique AUMONT Jacques et MARIE Michel, L’analyse des films, Nathan cinĂ©ma, 1988. il ne s’agit pas de l’analyse de film mais de l’analyse des films, car chaque objet observĂ© recĂšle sa part d’originalitĂ©. PassionnĂ© par le cinĂ©ma, Pierre Sorlin a orientĂ© ses recherches sur le neuviĂšme art dans le mĂȘme sens en Ă©tudiant avec prĂ©cision le montage et le dĂ©coupage des films. Toutefois, conservant une approche technique et sĂ©miologique, il va trĂšs vite mettre en relief les interfĂ©rences entre cinĂ©ma et sociĂ©tĂ©. Son ouvrage Sociologie du cinĂ©ma ouverture pour l’Histoire de demain Paris, Aubier, collection historiques, 1977 fait date dans ce domaine. En effet, il montre que l’utilisation et la pratique de modes d’écriture spĂ©cifiques joignent la sociĂ©tĂ© qui produit le film Ă  la sociĂ©tĂ© qui le reçoit. Ces aspects techniques sont donc de premier ordre pour un travail d’analyse filmique en classe. Comme le souligne Guy Hennebelle HENNEBELLE G., la marque Ferro », Ă©ditorial, CinĂ©ma et Histoire », revue CinĂ©mAction, 4iĂšme trimestre, 1992, la diversification de la mĂ©thodologie d’analyse des films nĂ©cessite la mise en place d’un examen spĂ©cifique d’autant plus important qu’il s’agira par la suite de le mettre Ă  profit lors d’une transposition didactique DĂ©coder, aller au delĂ  des fausses Ă©vidences d’une rĂ©ception passive, c’est bien. DĂ©coder un contenu, c’est beaucoup plus important. Et dĂ©masquer derriĂšre les images le vrai visage de la rĂ©alitĂ© historique et sociale, c’est beaucoup plus passionnant ». 2 Le film de fiction historique essai de typologie. La lecture cinĂ©matographique de l’Histoire pose Ă  l’historien le problĂšme de sa propre lecture du passĂ©. Les expĂ©riences des cinĂ©astes contemporains montrent que grĂące Ă  la mĂ©moire populaire et Ă  la tradition orale, le cinĂ©aste historien peut rendre Ă  la sociĂ©tĂ© une Histoire dont l’institution l’a dĂ©possĂ©dĂ©e. Mais au delĂ  d’un siĂšcle ou deux d’écart, la distance s’avĂšre excessive. Nous pouvons distinguer d’emblĂ©e deux genres de films exploitables par l’historien – Le film documentaire qui est censĂ© s’appuyer sur des documents, sur des tĂ©moignages ou sur une enquĂȘte. – Le film de fiction, historique ou non oĂč l’auteur peut exprimer en toute libertĂ© son imagination. Cependant, dans notre cadre, ce sont surtout les films de fiction historique qui attisent la curiositĂ© mĂȘme si la dramaturgie y est parfois sans rapport avec le contexte historique. En effet, l’analyse d’un film de fiction historique peut s’avĂ©rer plus riche dans un cours d’Histoire que celle d’un film documentaire, pour plusieurs raisons. D’une part, le film de fiction a l’avantage d’exprimer le non-dit le rĂȘve ou les grandes idĂ©es. D’autre part, il peut se rĂ©vĂ©ler efficace dans la dĂ©nonciation de problĂšmes politiques ou sociaux. Une Ɠuvre vraiment crĂ©atrice peut atteindre la vĂ©ritĂ© la plus profonde et exprimer les tendances marquantes d’une Ă©poque, parfois invisibles aux observateurs traditionnels. Le rĂ©alisateur n’est pas toujours conscient de la force et de la justesse de son message. Parmi ces films, ceux qui font allusion Ă  une pĂ©riode oĂč le cinĂ©ma n’existait pas, attirent l’attention car ils proposent des pistes de rĂ©flexion originales. Ainsi, les principaux problĂšmes que posent au rĂ©alisateur les films historiques prĂ©sentant une Ă©poque antĂ©rieure au XXĂšme siĂšcle sont essentiellement d’ordre intellectuel. Dans un article, Denys Arcand ARCAND Denys, Unesco revue Cultures numĂ©ro spĂ©cial cinĂ©ma et Histoire », tome II, 1974 Ă©numĂšre les trois freins structurels de l’entreprise cinĂ©-historienne la contradiction entre le mouvement cinĂ©matographique et la stabilitĂ© de la connaissance historique, la faible capacitĂ© de mĂ©morisation du spectateur et la lenteur informative du mĂ©dium vocal. MalgrĂ© la difficultĂ© de la tĂąche et les impĂ©ratifs imposĂ©s par le rĂ©cit cinĂ©matographique, il n’est toutefois pas rare de voir des historiens concourir Ă  la rĂ©alisation de films historiques de fiction et donner leur avis sur la vĂ©racitĂ© de telle ou telle sĂ©quence. L’Histoire, connaissance du passĂ© qui explique le prĂ©sent, a quatre sources principales qui inspirent abondamment les cinĂ©astes – L’institution. C’est l’Histoire officielle. L’Etat dĂ©termine la connaissance historique en dĂ©cidant des programmes et en nommant les enseignants c’est le discours du pouvoir. – La contre Histoire. C’est le contraire de ce que dit l’Histoire officielle. Mais en prĂŽnant la contestation idĂ©ologique, elle se rapproche parfois d’une autre Histoire officielle. – La mĂ©moire. On s’en sert pour Ă©crire l’Histoire. Cette mĂ©moire est discrĂ©ditĂ©e par l’institution qui voit en elle une Histoire vue sous un angle personnel. En fait, par sa subjectivitĂ©, la mĂ©moire nous trompe comme elle trompe l’Histoire. – L’Histoire analytique. Elle expose des problĂšmes en occultant les rĂ©cits trop subjectifs. Nous retrouvons ces quatre sources historiques dans le cinĂ©ma films d’Histoire officielle, films d’opposition, films de mĂ©moire et films d’Histoire analytique. Comment le professeur d’Histoire peut il s’y retrouver ? Les films de fiction utilisĂ©s dans notre corpus sont de deux grands types cette typologie est empruntĂ© Ă  l’ouvrage de BERNARD DaniĂšle, FARGES Patrick, WALLET Jacques, Le film dans le cours d’Histoire/ gĂ©ographie, le monde des images, les images du monde, Armand Colin, Paris, 1985, ; D’abord les films de fictions reconstructrices Ă  visĂ©e didactique et pĂ©dagogique, comme Les annĂ©es lumiĂšres, les annĂ©es Terribles, ou 1788. Les dĂ©cors de ces films sont le plus souvent rĂ©els et le dialogue des acteurs se veut fidĂšle Ă  la rĂ©alitĂ© historique. Puis le deuxiĂšme type met en relief les fictions dramatisĂ©es et partisanes. Les dialogues, qui mettent en prĂ©sence des acteurs connus sont théùtralisĂ©s, la rĂ©alitĂ© historique » dĂ©crite renvoie souvent Ă  une problĂ©matique explicitement contemporaine. On peut citer parmi ces films Danton de Wajda, La marseillaise de Renoir et Ă  un moindre degrĂ© Marie-Antoinette de Jean Delonnoy ou La nuit de Varennes d’Ettore Scola. A cette typologie s’ajoute bien entendu une rĂ©flexion personnelle des auteurs sur la RĂ©volution française correspondant trĂšs souvent Ă  un moment prĂ©cis de l’historiographie et un contexte particulier. 3 Le mythe de la RĂ©volution française au cinĂ©ma. La RĂ©volution française a suscitĂ© des polĂ©miques, des chansons, des lettres, des romans, des piĂšces de théùtre, et une abondante historiographie. En effet, la rĂ©volution française ! Cet Ă©vĂ©nement, prodigieux par son ampleur et ses effets, n’a cessĂ© de hanter l’imaginaire des peuples comme de rĂ©gir les actes de maints zĂ©lateurs » ICART Roger, La RĂ©volution française Ă  l’écran, Milan, 1988, . Honnie par les uns, exaltĂ©e par les autres, la RĂ©volution française se devait d’inspirer les Ă©crivains, les philosophes et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les artistes. Dans les outils de transmission du savoir, le cinĂ©ma ne pouvait ĂȘtre ignorer bien longtemps. Le choix d’étudier la pĂ©riode rĂ©volutionnaire Ă  travers le cinĂ©ma permet de mettre Ă  jour de façon originale les problĂšmes scientifiques que pose l’étude de la RĂ©volution française car le mythe de la RĂ©volution » GERARD Alice, la RĂ©volution française, mythes et interprĂ©tations 1789-1970, Flammarion, 1970, coll. Questions d’Histoire. se nourrit de discours et de scĂšnes historiques ancrĂ©s le plus souvent dans l’abĂźme d’une lecture passionnelle des Ă©vĂšnements. L’examen de films consacrĂ©s Ă  la RĂ©volution française met en Ă©vidence, selon Roger Icart ICART Roger, La RĂ©volution française Ă  l’écran, Ed. Milan, 1988., des reprĂ©sentations Ă  travers deux thĂšmes d’inspiration Ă  forte charge symbolique les grands personnages de cette pĂ©riode troublĂ©e et le rĂ©cit des grandes journĂ©es rĂ©volutionnaires. Une remarque se dĂ©gage de la lecture des travaux de Sylvie Dallet DALLET Sylvie, La RĂ©volution française et le cinĂ©ma, Lherminier, Ă©ditions des quatre-vents, Paris, 1988. et de Raymond Lefevre LEFEVRE Raymond, CinĂ©ma et rĂ©volution, Edilig, 1988. aucun film ne raconte les Ă©vĂ©nement ou ne dĂ©cris un personnage de la mĂȘme façon. Dans leur plus grande proximitĂ©, les plans maintiennent une nette distinction entre deux Ɠuvres. Cela revient Ă  s’interroger sur la façon dont les cinĂ©astes recrĂ©ent les pages d’Histoire et sur l’influence de l’historiographie de la RĂ©volution sur leur production. Le contexte de crĂ©ation des films peut donc ĂȘtre mis en Ă©troite collaboration avec les grandes phases historiographiques de la RĂ©volution. La perception de la RĂ©volution française au cinĂ©ma repose sur une tradition historiographique prĂ©cise et sur un arsenal lĂ©gendaire souvent antĂ©rieur au 19Ăšme siĂšcle. Une Confrontation est nĂ©cessaire entre le cinĂ©ma et les grands courants de la littĂ©rature et de la politique pour saisir l’implication d’une forme d’art sur d’autres, et d’un mouvement de pensĂ©e sur l’inconscient collectif. Ainsi le cinĂ©ma prend place aux cĂŽtĂ©s de l’enseignement universitaire et de la littĂ©rature historique pour Ă©voquer la transmission du passĂ©. MĂȘme si les images filmiques sont encore mal acceptĂ©es parmi ces lieux de mĂ©moire » qui, selon Pierre Nora, ont modelĂ© depuis la RĂ©volution française les imaginaires nationaux, le cinĂ©ma concurrence efficacement l’enseignement de l’Histoire et joue un rĂŽle de premier ordre dans la construction de nos appartenances nationales. Ainsi, un rĂ©alisateur fidĂšle dans ses lectures Ă  Furet, Soboul ou Vovelle oriente son film de façon plus ou moins consciente vers une conception raisonnablement engagĂ©e de la RĂ©volution française. Il semble aujourd’hui, que l’imaginaire du public et des mĂ©dias corresponde plus au Danton de Wajda qu’à celui de Lavisse. A l’instar de Pierre Guibert et Michel Oms, auteurs de L’Histoire de France au cinĂ©ma, l’analyse du personnage de Louis XVI, souligne que aux yeux Ă©blouit de plusieurs gĂ©nĂ©rations de spectateurs, Louis XVI a-t-il pris pour longtemps les traits de Pierre Renoir, Jacques Morel, Robert Morley ou Jean-François Balmer ? Cependant, en sens inverse, des personnages romanesques issus de la grande littĂ©rature ou du feuilleton populaire ont pris pied dans l’Histoire, tel le bossu au contact du rĂ©gent, ils ont acquis l’épaisseur de la vĂ©ritĂ© historique. Voici comment, inextricablement, Ă  la faveur de la confusion qu’engendrent les salles obscures, la fiction et le rĂ©el, mais aussi le passĂ© national et le passĂ© du spectateur se sont croisĂ©s pour former la trame du tissu culturel français » GUIBERT P., OMS M., “l’Histoire de France au cinĂ©ma” in CinĂ©maction H. S., Ed. Corlet, 1993.. Le cinĂ©ma a recréé un portrait de Louis XVI Ă  partir de celui que la RĂ©volution avait dressĂ© Ă  l’usage de tous un homme bon mais faible, irrĂ©solu, qui n’était pas l’homme de la situation. Un homme bien gentil en somme, mais qui incarne Ă  merveille le mythe de la royautĂ© extĂ©nuĂ©e, expirante, surannĂ©e, vieillie, dĂ©passĂ©e par une Histoire dynamique et ambitieuse. Bref, une monarchie inadaptĂ©e Ă  l’avenir. Autre clichĂ©s Ă©tabli par le cinĂ©ma Louis XVI reprĂ©sentĂ© trĂšs souvent de la mĂȘme taille que les personnages qui l’entourent alors qu’en rĂ©alitĂ© il mesurait plus d’un mĂštre quatre-vingt-dix et qu’il Ă©tait d’un carrure colossale. Que dire alors du Louis XVI caricaturĂ© en glouton ? Certains films vont jusqu’à le reprĂ©senter bĂ©gayant ou zozotant pour inspirer la moquerie du public ! Or nul ne sait s’il avait de dĂ©faut d’élocution. Peu importe l’important est de le ridiculiser pour le rendre pathĂ©tique voir TP Louis XVI Ă  travers le prisme du cinĂ©ma. Les historiens ne doivent donc pas rester insensibles Ă  ces phĂ©nomĂšnes de sociĂ©tĂ© surtout lorsqu’ils traitent de sujets passionnels comme la RĂ©volution française. Conclusion Le cinĂ©ma est bien un objet d’Histoire. A la lumiĂšre de la recherche actuelle, le film est de moins en moins Ă©tranger Ă  l’univers mental des historiens. A ce titre, l’enseignant peut tout autant s’appuyer sur des films dont l’Histoire est le cadre que sur des films dont l’Histoire est l’objet. Le professeur d’Histoire apparaĂźt ainsi Ă  la charniĂšre des savoirs savants et scolaires. Certes, ce type de document ne doit pas ĂȘtre privilĂ©giĂ© mais ses apports demeurent fĂ©conds pour le professeur d’Histoire dans sa perspective pĂ©dagogique et critique car le film rĂ©vĂšle aisĂ©ment son intĂ©rĂȘt cognitif. Le cinĂ©ma est une passerelle tendue entre les savoirs scolaires et la culture extrascolaire, en particulier tĂ©lĂ©visuelle des Ă©lĂšves. Pour enseigner l’Histoire Ă  travers le cinĂ©ma, plusieurs questions se posent comment faire pour que les Ă©lĂšves se sentent concernĂ©s par le sujet ? Comment transformer en acteur ce public souvent passif ? Quelle conception de l’Histoire sous-tend le document ? Le scĂ©nario est-il bĂąti autour d’un personnage, d’un thĂšme ou d’une classe sociale ? Le film est-il rĂ©ellement compatible avec une utilisation pĂ©dagogique ? Quels sont les rĂ©ajustements nĂ©cessaires pour cette forme d’utilisation ? Il va de soi que le dĂ©bat sur l’historiographie de la RĂ©volution visible Ă  travers des productions cinĂ©matographiques pour le spectateur averti doit rester toujours Ă  l’esprit de l’enseignant et se reflĂ©tera dans le choix des extraits et de la problĂ©matique choisie aussi bien au niveau du collĂšge que du lycĂ©e mĂȘme si au collĂšge il ne sera pas engagĂ© pour lui mĂȘme. II De la source historique au support pĂ©dagogique. 1 La place des images et le choix du corpus au regard des programmes et des instructions officielles. La richesse des images qu’offre le cinĂ©ma permet au professeur d’Histoire de puiser dans une mine inĂ©puisable d’informations. Il ne doit pas systĂ©matiquement considĂ©rer le film comme un tout mais utiliser avec profit de courtes sĂ©quences. Ainsi, la fonction principale du professeur est alors de trier les informations, de sĂ©lectionner les sĂ©quences susceptibles d’ĂȘtre intĂ©ressantes et d’en analyser les dĂ©rives car Enseigner c’est d’abord faire des choix » LE PELLEC Jacqueline, VIOLETTE Marcos-Alvarez, Enseigner l’Histoire un mĂ©tier qui s’apprend, Hachette Ă©ducation, 1991, Ce travail effectuĂ© en fonction des instructions officielles met en valeur des Ă©lĂ©ments qui seront utilisables comme documents historiques et transposables dans des sĂ©quences d’enseignement. Ainsi, des scĂšnes bien choisies sont plus faciles Ă  mĂ©moriser qu’un ouvrage abordant le sujet et elles enrichissent la prĂ©sentation pĂ©dagogique Ă  telle point que Les annĂ©es lumiĂšres et Les annĂ©es terribles ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă  des fins pĂ©dagogique claires et annoncĂ©es lors du bicentenaire de la RĂ©volution française. De plus, nous pouvons constater que les connaissances que peuvent avoir les Ă©lĂšves sur la RĂ©volution française ou sur d’autres pĂ©riodes historiques sont la plupart du temps issues du cinĂ©ma. Ainsi, ayant consciencieusement relu Furet et Soboul pour prĂ©parer son cours sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, l’enseignant dĂ©couvre que ses Ă©lĂšves sont imprĂ©gnĂ©s des images de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e sur NapolĂ©on ou d’images du film d’Enrico sur la RĂ©volution diffusĂ©s la veille. VoilĂ  donc deux formes de savoirs diffĂ©rents par leur mode de transmission, auxquels le professeur mais aussi les Ă©lĂšves ont accĂšs. Or dans l’esprit des Ă©lĂšves, ces deux savoirs ne se distinguent pas. Pour cela, il faut confronter et critiquer les documents car le cinĂ©ma est nĂ©cessairement l’objet d’une reprĂ©sentation. En accord avec les instructions officielles, le but du professeur est de montrer que ces diffĂ©rents savoirs ne sont pas rĂ©gis par les mĂȘmes principes de construction. Cependant, il est parfois difficile de montrer aux Ă©lĂšves en quoi les mĂ©dias sont les vecteurs d’une ou plusieurs Histoires. Le choix du document filmique se fait donc en fonction de la progression Ă©tablie, des instructions officielles, des connaissances et des capacitĂ©s des Ă©lĂšves Ă  regarder et Ă  comprendre le document retenu. Enfin, la place de l’extrait dans la sĂ©quence est dĂ©terminĂ©e par les stratĂ©gies pĂ©dagogiques et les dĂ©marches adoptĂ©es qui peuvent ĂȘtre diffĂ©rentes en classe de quatriĂšme ou de seconde. Le personnage du roi sert de trame narrative pour Ă©voquer la pĂ©riode rĂ©volutionnaire mĂȘme aprĂšs sa mort. Louis XVI d’une maniĂšre ou d’une autre apparaĂźtra donc en filigrane Ă  travers toute la sĂ©quence sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. 2 Le film comme illustration Le premier intĂ©rĂȘt du film de fiction pour l’enseignant est d’abord sa fonction d’appĂąt. Ainsi, les films sur la RĂ©volution française sont volontiers utilisĂ©s pour illustrer Ă  plusieurs niveaux des Ă©vĂšnements, des personnages, des lieux ou des thĂšmes. A travers ces considĂ©rations, le personnage du roi et ses rĂ©actions face aux Ă©vĂšnements peuvent apparaĂźtre comme fil conducteur de l’analyse des sĂ©quences. —- Louis XVI au cƓur de trois dimensions de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire —- – Le film comme illustration d’un Ă©vĂ©nement. L’évĂ©nement fait parti inhĂ©rente du rĂ©cit et de l’évolution de la dramatique du film. Il est donc primordial de choisir des moments clĂ©s et rĂ©vĂ©lateurs pour construire sa sĂ©quence. Le choix de ces Ă©vĂ©nements s’effectuer en fonction des repĂšres chronologiques proposĂ©s par les programmes. Ainsi, la prise de la bastille 14 juillet 1789, l’abolition des privilĂšges 4 aoĂ»t 1789, la dĂ©claration des droits de l’homme 26 aoĂ»t 1789, la chute de la monarchie 10 aoĂ»t 1792, la chute de Robespierre 9 thermidor an II, le coup d’état du 18 brumaire 1799, le sacre de NapolĂ©on dĂ©cembre 1801 sont autant de dates clĂ©s, prĂ©sentes dans les programmes, que le cinĂ©ma peut illustrer. Le cinĂ©ma offre non seulement un rĂ©cit synthĂ©tique qui permet de prĂ©senter les Ă©pisodes majeurs » de la RĂ©volution française mais aussi des reprĂ©sentations plus ou moins originales de cette pĂ©riode. Le rĂŽle du professeur est alors double d’abord, il se doit d’insister sur la signification politique et sociale de chacune des phases retenues, Ă©tape indispensable en QuatriĂšme, puis il nuance les visions proposĂ©es en confrontant les sources filmiques et les diffĂ©rentes conceptions des rĂ©alisateurs, dĂ©marche plus appropriĂ©e en Seconde. On peut mettre Ă  profit l’étude d’une journĂ©e rĂ©volutionnaire par le film de fiction afin de sĂ©lectionner quelques grandes idĂ©es dĂ©veloppĂ©es Ă  l’aide d’exemple prĂ©cis, Ă  forte charge symbolique ». Le suivi d’une journĂ©e rĂ©volutionnaire Ă  travers le cinĂ©ma a l’avantage de rendre compte du rĂŽle concret des diffĂ©rents acteurs de la RĂ©volution, des tensions Ă  l’Ɠuvre et de l’emploi de la violence. Deux exemples sont particuliĂšrement parlants pour Ă©voquer les tournants majeurs de la marche Ă  la RĂ©volution le 14 juillet 1789 et le 10 aoĂ»t 1792. Tout d’abord, le 14 juillet 1789 apparaĂźt comme le premier Ă©vĂ©nement rĂ©volutionnaire retenu par le cinĂ©ma. Pierre Nora l’a clairement identifiĂ© comme l’un de nos principaux lieux de mĂ©moire ». Il renseigne sur la force d’une pression populaire inorganisĂ©e et sur la distance du roi face Ă  l’évĂšnement. Toutefois, si beaucoup de films parlent de la prise de la Bastille, peu la montrent, car cela exige d’importants moyens financiers. Ainsi, Renoir dans sa Marseillaise y faisait allusion par le dialogue sans la montrer. La Marie-Antoinette de Jean Delannoy ou les diffĂ©rentes versions de Madame sans gĂȘne prĂ©sentent le mĂȘme artifice filmique. La troisiĂšme RĂ©publique, en la choisissant pour fĂȘte nationale, en fait un symbole celui de la victoire des idĂ©es dĂ©mocratiques sur l’arbitraire royal, la vidant aussi de sa rĂ©alitĂ© premiĂšre pour l’anoblir, la parer des Ă©clatantes couleurs d’un Ă©vĂ©nement heureux, d’une dĂ©livrance salutaire. C’est d’ailleurs sous cette forme que, la plupart du temps, le cinĂ©ma l’évoque. Toutefois, seuls les films amĂ©ricains peuvent, grĂące Ă  leurs Ă©normes moyens, se permettre de faire revivre cette scĂšne de mouvement et de fureur. Un travail auquel ils s’appliquent dans les diverses adaptations de A tale of two cities oĂč l’accent est mis sur l’aspect salvateur de l’évĂ©nement. En brisant les chaĂźnes du pont-levis de la forteresse ce sont celles de la monarchie qui sont brisĂ©es. Dans la mĂȘme perspective, la prise de la Bastille dans Les annĂ©es lumiĂšres voir TP L’annĂ©e 1789 Ă  l’écran constitue, dans le contexte de sa rĂ©alisation l’annĂ©e du bicentenaire, une forme de cĂ©lĂ©bration officielle. En classe, on peut insister sur les scĂšnes de foule et les scĂšnes comportant des personnages identifiĂ©s en y comparant le cadrage et l’utilisation de la musique pour dĂ©montrer comment ces techniques appuient ce que le rĂ©alisateur a voulu montrer. La prise des tuileries fait parfaitement Ă©chos Ă  celle de la bastille et permet de mesurer les acquis des Ă©lĂšves, bien qu’il s’agisse ici d’une insurrection organisĂ©e et non d’une Ă©meute. Le 10 AoĂ»t est souvent traitĂ© de maniĂšre allusive voire symbolique par le septiĂšme art. Ainsi, les nombreuses versions de Madame Sans-GĂȘne, voir TP La chute de la royautĂ© vue par le cinĂ©ma retracent cet Ă©pisode mais sans jamais le montrer. LĂ  encore, il faut attendre les grosses productions amĂ©ricaines pour voir le peuple de Paris dresser des barricades et s’élancer Ă  l’assaut du palais des tyrans. En France, le seul film qui, Ă  ce jour, ait tentĂ© de nous faire comprendre cet Ă©pisode dĂ©cisif, est La Marseillaise de Jean Renoir. Ce film est d’autant plus original qu’il met en avant un aspect de la personnalitĂ© de Louis XVI peu connu et loin des clichĂ©s habituels. AprĂšs avoir suivi la longue marche des Marseillais et assistĂ© Ă  leur arrivĂ©e triomphante au faubourg Saint-Antoine, le spectateur est transportĂ© aux tuileries au moment oĂč parvient Ă  Paris le dĂ©sastreux manifeste du duc de Brunswick. C’est l’occasion pour Renoir de nous prĂ©senter un Louis XVI digne, malheureux, pathĂ©tique, dĂ©passĂ© par les Ă©vĂšnements face Ă  une Marie Antoinette hautaine, agressive et mĂ©prisante. Cette vision inhabituelle, qui lui fut reprochĂ©e, a Ă©tĂ© expliquĂ© par la suite en me documentant, j’en suis arrivĂ© Ă  la conclusion que Louis XVI Ă©tait un personnage, d’abord d’une trĂšs grande bontĂ©, et ensuite d’une trĂšs grande distinction. J’entends par lĂ , qu’il n’était pas vulgaire. J’ai mĂȘme l’impression que cet homme se savait victime de la destinĂ©e et savait qu’il n’y avait pas Ă  lutter. Ce personnage royal est flanquĂ© d’une femme qui est une espĂšce de caquetiĂšre agressive, car malgrĂ© sa naissance, Marie-Antoinette Ă©taitunefemme Elle n’avait aucun goĂ»t. Tandis que Louis XVI avait du goĂ»t. Et aussi de la luciditĂ©. J’ai l’impression que Louis XVI savait que c’était la fin
 » In Cahiers du CinĂ©ma, n°196, dĂ©cembre, 1967.. Cette conception explique la façon dont Renoir a reconstituĂ© ces journĂ©es la dĂ©sapprobation de Louis XVI devant les excĂšs du manifeste, l’intervention de la reine pour sa publication, une scĂšne trĂšs vive entre elle et le procureur syndic de la Seine, Roederer, l’ascendant de celui-ci sur le roi. Avec application, Renoir retrace les principaux Ă©pisodes de cette journĂ©e l’inspection des gentilshommes qui l’acclament, celle des canonniers qui le conspuent, le dĂ©part de la famille vers l’assemblĂ©e avec ces mots historiques » -marchons ! -les feuilles tombent de bonne heure cette annĂ©e, le combat enfin oĂč l’on retrouve le bataillon des marseillais. Les annĂ©es lumiĂšres oĂč Louis XVI, incarnĂ© par un Jean-François Balmer attachant, imitent la reprĂ©sentation du roi pathĂ©tique mais lucide du film de Renoir. La musique de fin de cette premiĂšre partie dĂ©marre sur la prise des tuilerie avec pour prĂ©ambule une phrase du roi envers son fils Charles rĂ©fugiĂ©s Ă  l’assemblĂ©e tu vois Charles Ă  partir de maintenant il n’y a plus de roi en France ». Dans cette optique, la question fondamentale Ă  se poser avec les Ă©lĂšves est celle du sens de ces journĂ©es et pour cela il est souhaitable d’aller au delĂ  de l’évĂ©nement et de le mettre en perspective par la construction d’un tableau et d’une frise chronologique. – Le film comme illustration d’un personnage ou d’un groupe de personnages. Il est indispensable de proposer les portraits de quelques-uns des principaux acteurs de la RĂ©volution, symboles Ă©loquents de la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e. En effet, les notices biographiques et les portraits, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă  tous moment pendant l’étude du chapitre et rĂ©pondent Ă  l’exigence du programme de prĂ©senter aux Ă©lĂšves les principaux acteurs de la RĂ©volution. Quelques grands personnages peuvent ainsi ĂȘtre Ă©voquĂ©es Louis XVI et Marie Antoinette, Danton et Robespierre, Barras et Bonaparte. L’objectif est de savoir construire une biographie et de mĂ©moriser des moments clĂ©s de la RĂ©volution concernĂ©s par ces acteurs. La disparition du roi de la scĂšne politique dĂ©chaĂźne les passions et renforce les conflits pour le pouvoir. L’époque de la terreur rĂ©vĂšle le duel inĂ©vitable Danton-Robespierre voir TP sur les acteurs de la RĂ©volution française Le duel Danton /Robespierre Ă  l’écran. Alors que Robespierre quoique prĂ©sent dans de nombreux films, n’a suscitĂ© aucune Ɠuvre biographique », Danton polarise sur sa robuste personne l’intĂ©rĂȘt des cinĂ©astes de divers pays. Cependant trĂšs souvent lorsque Danton hante la pellicule, Robespierre n’est jamais trĂšs loin. La tradition veut que la mort de Danton symbolise la mort d’une certaine idĂ©e de la libertĂ©. Le cinĂ©ma a ainsi toujours reprĂ©sentĂ© Danton comme un personnage haut en couleur, dont l’éloquence et la vitalitĂ© sont les atouts premiers de la sĂ©duction qu’il exerce sur ses compagnons. MĂȘme sa vĂ©nalitĂ© est justifiĂ©e par son intense besoin de profiter de la vie. A cette figure extravertie s’oppose l’image rigoriste d’un Robespierre repliĂ© sur lui mĂȘme et sur son idĂ©ologie, dont la vie n’est alimentĂ©e que par les froides rĂ©solutions rĂ©volutionnaires. Dans la grande coproduction rĂ©alisĂ©e Ă  Paris en 1982 sous les auspices du gouvernement français, par le cinĂ©aste polonais Andrezj Wajda, Danton est prĂ©sentĂ© comme le partisan d’une rĂ©volution modĂ©rĂ©e qui mettrait fin aux consĂ©quences sanglantes de la terreur. Le film situe l’action au plus fort de la crise, entre novembre 1793 et avril 1794, au moment oĂč la terreur apparaĂźt comme la seule solution pour galvaniser les Ă©nergies face aux pĂ©rils de la nation. Il ne se perd pas en reconstitutions somptueuses, mais cherche au contraire l’affrontement verbal d’une tragĂ©die shakespearienne entre deux hommes. Mais la dĂ©faite de Danton, c’est aussi l’Histoire d’un procĂšs politique, oĂč l’accusĂ© ne peut se dĂ©fendre ni s’expliquer, oĂč la condamnation est dĂ©cidĂ©e d’avance. Victime de l’intolĂ©rance, Danton devait ĂȘtre opposĂ© Ă  un personnage incarnant l’idĂ©e de despotisme. C’est la fonction que Robespierre a souvent remplie quand il Ă©tait question de prĂ©senter la RĂ©volution, car la complexitĂ© de sa personnalitĂ© a longtemps dĂ©routĂ© cinĂ©astes et historiens. En tout cas, il est indĂ©niable que sa bonne comprĂ©hension des Ă©vĂšnements et son rĂŽle privilĂ©giĂ© dans la RĂ©volution font de lui un personnage dĂ©terminant de cette pĂ©riode. La confrontation de ces hommes hauts en couleur permet Ă  l’élĂšve de mettre en avant les tendances politiques de l’époque. Bien plus qu’au traditionnel portrait physique, on s’attache aussi aux origines sociales, Ă  la formation reçue, Ă  l’appartenance Ă  une gĂ©nĂ©ration que l’on situe avec prĂ©cision. Par exemple, les Ă©lĂšves peuvent remarquer que les lectures de Robespierre dans Les annĂ©es lumiĂšres Le contrat social de Rousseau sont hĂ©ritĂ©es des philosophes du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. Cela assure un continuum avec les chapitres Ă©tudiĂ©s auparavant. Pour optimiser ce travail, il convient de prĂ©parer la rĂ©flexion des Ă©lĂšves en leur faisant rĂ©diger de courtes biographies sur ces personnages avant de visionner les extraits. Elles sont utiles pour comprendre les choix des rĂ©alisateurs les acteurs sont ils bien choisis et sont ils reprĂ©sentatifs ? Le film se manifeste alors comme une aide prĂ©cieuse Ă  la mĂ©morisation de grands personnages. Toutefois, il est important de souligner que cette mĂ©morisation n’est pas une fin en soi, mais un point de dĂ©part pour la dĂ©couverte d’un personnage voir d’un groupe de personnages. Il est aisĂ© de sĂ©lectionner dans notre corpus des scĂšnes qui mettent en relief un groupe d’individus comme le clergĂ© haut ou bas, la noblesse, ou le tiers-Ă©tat bourgeoisie ou paysannerie. 1788 et La Marseillaise semblent adĂ©quat pour dresser un portrait du monde paysan lors de la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances, comme les deux Marie Antoinette offrent une vision pertinente des fastes de la cour voir TP Dansez marquises !. Autre groupe capital, les sans-culottes font ressortir, au-delĂ  de l’activitĂ© des grands hommes », l’action dĂ©cisive du peuple comme acteur collectif dans le processus rĂ©volutionnaire. Le mĂȘme travail peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© autour de l’apparition des femmes dans la sphĂšre politique. – D’un document patrimonial La DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen Ă  travers l’étude de quelques articles significatifs, attire l’attention des intellectuels. Ainsi, pour Michelet, la dĂ©claration est le vraie gĂ©nie de la rĂ©volution » car elle connaĂźt un retentissement universel. A travers, la dĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen, le propos d’Enrico apparaĂźt comme une profonde mĂ©diation, par la mise en scĂšne cinĂ©matographique, sur l’essence du pouvoir et sur ses mutations historiques ». Ainsi dans les annĂ©es LumiĂšres, la sĂ©quence des droits de l’homme s’articule autour d’une voix aĂ©rienne qui descend sur le peuple et redresse les humilitĂ©s, relĂšve les tĂȘtes et donne enfin sens Ă  tous les Ă©crits philosophiques sur la dignitĂ© humaine. Les Ă©lĂšves apprĂ©cient de repĂ©rer les scĂšnes qui sont autant de tableaux et de vĂ©rifier si l’article lu Ă  haute voix lui correspond bien. L’article 11 de La dĂ©claration la libre communication des pensĂ©es et des opinions est un des droits les plus prĂ©cieux de l’homme, tout citoyen peut donc parler, Ă©crire, imprimer librement, sauf Ă  rĂ©pondre de l’abus de cette libertĂ©, dans les cas dĂ©terminĂ©s par la loi » est Ă©voquĂ©e Ă  travers une scĂšne reprĂ©sentant l’imprimerie de Camille Desmoulins de façon assez rĂ©aliste. Le sacre de NapolĂ©on le 2 dĂ©cembre 1804 et sa reprĂ©sentation par David, peintre officiel de l’empereur, est aussi inscrit dans les programmes comme document patrimonial. Il permet de montrer de façon pertinente tous les enjeux de l’évĂ©nement. Le tĂ©lĂ©film de France 2 avec Christian Clavier dans le rĂŽle de NapolĂ©on peut dans cette optique ĂȘtre utilisĂ© de maniĂšre cohĂ©rente. En effet, de la prĂ©paration du sacre jusqu’à sa commĂ©moration Ă  travers la peinture de David, il se manifeste telle une poupĂ©e gigogne » dans la production tĂ©lĂ©visĂ©e voir TP Le sacre de NapolĂ©on Ă  l’écran. – D’un thĂšme d’études Nous pouvons essentiellement privilĂ©gier cette approche en classe de seconde. Le film est interprĂ©tĂ© comme un point de vue subjectif sur une pĂ©riode historique. Il introduit et favorise les complĂ©ments d’analyse, les nuances ou les divergences qui enrichiront les reprĂ©sentations. La dimension critique vient alors nourrir le discours de l’enseignant et les acquis de ses Ă©lĂšves. Ainsi l’étude des diffĂ©rents lieux de l’exercice de la dĂ©mocratie Ă©glises pour la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances voir TP La sociĂ©tĂ© française Ă  la veille de la RĂ©volution française 1788, salle des menus plaisirs pour la rĂ©union des Etats gĂ©nĂ©raux, assemblĂ©e ou clubs organisant les dĂ©bats politiques, permettent de spatialiser les expĂ©riences politiques de la pĂ©riode. 3 Le film comme discours historique une mĂ©thode d’analyse pour l’enseignement. Le film se manifeste comme un document historique Ă  part entiĂšre. De ce fait, il doit ĂȘtre soumis Ă  l’analyse critique du professeur Ă  plusieurs niveaux. En effet, comme tout autre document, l’image doit ĂȘtre identifiĂ©e composition, source, support, technique. De mĂȘme les particularitĂ©s de l’extrait doivent ĂȘtre observĂ©es critique externe avec le rapport Ă  l’époque de rĂ©alisation du film et critique interne avec le rapport Ă  l’époque oĂč se dĂ©roule le film. Il faut initier l’élĂšve au regard critique sur un document trop souvent reçu comme argent comptant. La prĂ©sence des universitaires sur les plateaux de tournage tend Ă  crĂ©dibiliser l’utilisation pĂ©dagogique des films. On peut citer dans ce domaine des films tel que 1788. Certains films aident Ă  comprendre le passĂ© en offrant une reconstitution crĂ©dible d’un Ă©vĂ©nement ou d’une situation, mĂȘme si elle n’est pas fidĂšle Ă  la rĂ©alitĂ©. Ils restituent une atmosphĂšre historique difficile Ă  rendre par Ă©crit comme un mouvement social, la vie d’un quartier ou les conditions d’existence particuliĂšres d’un groupe. Ces films peuvent donc ĂȘtre largement mis Ă  profit devant une classe en prenant soin de les restituer dans leur contexte de production. L’éducation du regard et l’éveil critique par la confrontation des images filmiques avec d’autres documents d’origine et de nature variĂ©es doit plus que jamais ĂȘtre au centre des prĂ©occupations du professeur. Les programmes de lycĂ©e indiquent qu’ il s’agit de poursuivre ce qui a Ă©tĂ© entrepris au collĂšge, accĂšs au document historique, lecture et analyse de documents Ă©crits ou figurĂ©s, confrontation de documents prĂ©sentant une approche diffĂ©rente d’un mĂȘme Ă©vĂ©nement ». En effet, l’image filmique ne prend de sens qu’au contact d’autres sources d’informations textes, gravures, tableaux. On peut Ă©voquer ici la scĂšne des AnnĂ©es lumiĂšres d’Enrico qui reprend jusqu’au vent qui s’engouffre dans les rideaux du croquis de David sur Le serment du jeu de paume. Conclusion Certains films ont pour ambition de relater des Ă©vĂšnements historiques, d’autres recrĂ©ent une Ă©poque l’enseignant doit avoir en mĂ©moire que l’image n’est jamais la reproduction ou la photocopie d’un rĂ©el, mais une reprĂ©sentation codĂ©e qu’il faut apprendre Ă  lire car l’image est langage ». C’est pourquoi la confrontation de diffĂ©rents films s’avĂšre toujours pertinente Ă  n’importe quel niveau. III De l’utilitĂ© du film en classe. La place d’un film relĂšve d’une Ă©valuation complexe, les Ă©lĂ©ments de cet assemblage rĂ©flexif sont ancrĂ©s dans la discipline au niveau Ă©pistĂ©mologique mais aussi didactique et pĂ©dagogique. Le professeur d’Histoire doit ainsi tenir compte de tous ces paramĂštres pour mettre en place une situation d’apprentissage cohĂ©rente. 1 Prendre place dans une problĂ©matique. Le problĂšme didactique renvoie aux choix des thĂšmes et des concepts retenus pour l’étude de la RĂ©volution française. Il s’agit d’aprĂšs les programmes de sĂ©lectionner des jalons importants dans l’élaboration de la civilisation contemporaine et des ruptures majeures » BO HS numĂ©ro 6 du 31 aoĂ»t 2000. . Trois objectifs sont assignĂ©s au professeur faire percevoir la rupture fondamentale reprĂ©sentĂ©e par cette pĂ©riode », Ă©voquer les grands repĂšres chronologiques, les moments forts et les acteurs de cette pĂ©riode », dĂ©gager un bilan des bouleversements provoquĂ©s, en particulier dans les domaines politiques et sociaux » Idem . Il est important de prĂ©ciser ces problĂ©matiques au prĂ©alable car elles ne sont pas explicites dans le visionnage des films. Dans ce cadre, l’enseignant se doit de formuler de maniĂšre claire la problĂ©matique aux Ă©lĂšves. Celle-ci peut poser les questions suivantes en quoi la pĂ©riode rĂ©volutionnaire est elle une rupture fondamentale ? Comment la France parvient elle Ă  rĂ©aliser un fragile Ă©quilibre politique et social. En accord avec les programmes, le processus pourrait, dans la classe de seconde, s’énoncer sur trois axes d’observation La France entre perturbation et stabilitĂ© Ă  la veille de la RĂ©volution, l’ambiguĂŻtĂ© de la fondation d’une France nouvelle entre 1789 et 1799, l’hĂ©ritage des valeurs de la RĂ©volution française de 1799 Ă  1851. 2 DĂ©marche d’apprentissage ou dĂ©marche pĂ©dagogique ? En premier lieu, cette dĂ©marche pĂ©dagogique s’inscrit dans un contexte institutionnel classe de quatriĂšme et classe de seconde, textes officiels et programmes d’accompagnements du collĂšge et du lycĂ©e. Elle se rĂ©fĂšre Ă  des choix de mĂ©thodes qui peuvent ĂȘtre variĂ©es. Il n’y pas, en effet, de mode unique d’intĂ©gration d’un film dans une pratique scolaire. L’enseignant doit retenir en second lieu, que le film permet de recourir aux reprĂ©sentations et Ă  l’imaginaire de l’élĂšve reposant sur l’image mais aussi sur une bande sonore, le film est un dĂ©clencheur privilĂ©giĂ© d’images mentales » BERNARD DaniĂšle, FARGES Patrick, WALLET Jacques, Le film dans le cours d’Histoire/ gĂ©ographie, le monde des images, les images du monde, Armand Colin, Paris, 1985 . Or, l’imaginaire a un rĂŽle important dans le processus d’apprentissage. Son objectif n’est pas dĂšs lors d’accroĂźtre la quantitĂ© de connaissance mais d’en assurer l’assimilation. Il devient ainsi un moyen d’intriguer les Ă©lĂšves et peut leur servir de motivant pour consulter d’autres documents, pour approfondir des recherches au CDI ou sur Internet, ou pour s’approprier le thĂšme Ă©tudiĂ© en prenant l’initiative de prĂ©parer un exposĂ©. 3 IntĂ©grer le film dans la sĂ©quence. L’utilisation de l’image filmĂ©e en classe ne doit pas se compromettre dans une transmission passive de la connaissance. Le professeur doit initier au langage filmique prĂ©alable Ă  toute projection, pour les aider Ă  repĂ©rer les effets produits par les diverses techniques cinĂ©matographiques. A cotĂ© de l’approche classique du contenu, l’étude d’un film de fiction nĂ©cessite une juste analyse des formes qui s’appuie sur l’étude de tableaux dans les chapitres prĂ©cĂ©dents l’Europe moderne au XVII et XVIIIĂšme siĂšcles Ă  travers l’art baroque et classique en QuatriĂšme, Humanisme et Renaissance avec l’analyse de La tour de Babel de Bruegel en Seconde. Elle suppose un minimum d’apprentissage du vocabulaire et de la forme cinĂ©matographique, d’oĂč la mise en place avant le premier extrait de quelques jalons techniques. Il convient d’abord de diffĂ©rencier les Ă©tapes de fabrications d’un film avec un dĂ©part Ă©crit, le synopsis et le scĂ©nario prĂ©alables au tournage et au montage. A chaque Ă©tape le rĂ©alisateur opĂšre des choix spĂ©cifiques en fonction de son message. La vision d’un extrait permet ensuite de dĂ©terminer ce qu’est une sĂ©quence de film une unitĂ© de temps, d’action et de lieu. A partir du choix de l’une d’entre elles, le professeur explique les diffĂ©rents types de plans plan large, plan d’ensemble, plan moyen, amĂ©ricain, gros plan. Les mouvements de camĂ©ra se rĂ©partissent entre plan fixe, panoramique et travelling. Quant aux axes de la camĂ©ra, on retient gĂ©nĂ©ralement, la plongĂ©e et la contre plongĂ©e. Toute cette technique a une signification. Ainsi, le comte de Parilly est filmĂ© la plupart du temps en contre plongĂ©e dans 1788, ce qui symbolise la domination qu’il exerce sur les paysans. L’élĂšve, confrontĂ© Ă  ce dĂ©coupage de l’extrait s’étonne souvent de l’importance de chaque dĂ©tail qui rĂ©sulte d’un choix conscient du rĂ©alisateur. Bien sĂ»r, pour respecter la logique de concentration des Ă©lĂšves, aucune sĂ©quence de film ne doit dĂ©passer dix minutes. Au-delĂ , le cours est menacĂ© par la dispersion des Ă©lĂšves et par l’arrĂȘt impromptu de la sĂ©ance par la sonnerie. C’est en fonction de tous les paramĂštres exposĂ©s dans le schĂ©ma suivant que le professeur peut Ă©laborer sa sĂ©quence d’apprentissage. —- La place du film dans la sĂ©quence d’enseignement. —- Conclusion Incontestablement, l’initiation Ă  la lecture de l’image ne relĂšve pas d’un simple apprentissage technique. Elle renvoie pleinement Ă  une formation mĂ©thodologique, Ă  une Ă©ducation non seulement de l’Ɠil mais aussi de l’oreille. Elle apparaĂźt au cƓur des sciences sociales et plus particuliĂšrement d’un projet d’éducation civique par le dĂ©veloppement de l’esprit critique. L’éducation du regard des Ă©lĂšves, par rapport au cinĂ©ma et Ă  la tĂ©lĂ©vision est donc un enjeu essentiel de la mise Ă  distance de l’objet observĂ©. Cette dĂ©marche progressive permet alors d’apporter Ă  l’élĂšve un perfectionnement rĂ©gulier en matiĂšre d’attitude car il passe d’un statut de spectateur passif Ă  une position d’acteur dynamique grĂące Ă  l’apprentissage du geste. Bibliographie Sur la RĂ©volution française GERARD A., La RĂ©volution française, mythe et interprĂ©tation 1789-1970, Paris, 1970. FURET F., OZOUF M., Dictionnaire critique de la RĂ©volution française, 4 tomes, Paris Flammarion, réédition, 1992. FURET F., Penser la RĂ©volution française, Paris, Gallimard, réédition, 1996. FURET F., La RĂ©volution française 1770-1880, 2 tomes, Paris, Hachettes, LittĂ©rature, collection Pluriel, 1997. SOLE J., La RĂ©volution en questions, Paris, Le Seuil, 1988. TULARD J., Les rĂ©volutions de 1789 Ă  1851, Paris, Fayard, 1985. VOVELLE M., La RĂ©volution française 1789-1799, Armand Colin, 1992. Sur les rapports cinĂ©ma et Histoire ARCAND D., CinĂ©ma et Histoire », numĂ©ro spĂ©cial, tome II, revue Cultures, Unesco 1974. 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Marie Antoinette De Jean Delonnoy, 1964, noir et blanc. La nuit de Varennes d’Ettore Scola, 1981, couleur, 2h30 min. Madame sans gĂȘne de Christian Jaque, 1961, couleur, 97 minutes. A tale of two cities de Jack Conway, 1935, noir et blanc. NapolĂ©on d’Abel Gance, 1927, noir et blanc. NapolĂ©on, tĂ©lĂ©film de Simmenau, France 2, 2002, couleur, 4 Ă©pisodes

Cettenouvelle édition des Considérations peut, d'un certain point de vue, revendiquer le statut d'ouvrage inédit. Les contemporains de Madame de Staël n'ont connu en effet qu'une édition
Pour que le complotisme se hausse Ă  une vision globale de l’Histoire, il fallait que se produise un grand bouleversement qui paraisse inexplicable. Telle est la RĂ©volution française un Ă©vĂ©nement qui en moins de trois ans balaie la plus ancienne monarchie d’Europe, dont personne n’arrive Ă  freiner le cours ni Ă  stopper la radicalisation, qui voit la France, rĂ©duite Ă  ses seules forces, parvenir Ă  tenir tĂȘte aux coalitions europĂ©ennes, et bouleverse finalement presque toute l’Europe continentale. Comment rendre compte de cet Ă©vĂ©nement – de cette catastrophe, pensent les hommes qui lui sont hostiles ? Joseph de Maistre, dans ses ConsidĂ©rations sur la France 1796, estime que l’action de Dieu est derriĂšre tout cela la France Ă©tait selon lui le pays le plus influent de la chrĂ©tientĂ©, elle a dĂ©moralisĂ© » l’Europe en diffusant les LumiĂšres, elle est donc punie afin qu’elle retrouve le chemin du catholicisme. L’abbĂ© Barruel est un jĂ©suite. Il a connu en mars 1764 l’expulsion des jĂ©suites dĂ©cidĂ©e par Louis XV, et la suppression de l’ordre en 1773 par le pape ClĂ©ment XIV. À l’étĂ© 1774, il est devenu prĂ©cepteur des princes saxons. CultivĂ©, il aime la littĂ©rature, mais la RĂ©volution, dont il suit les dĂ©buts en France, lui permet de dĂ©velopper sa vĂ©ritable vocation de polĂ©miste. Comme une grande moitiĂ© des catholiques, il refuse la Constitution civile du clergĂ©, puis quitte la France lorsque la monarchie s’effondre, le 10 aoĂ»t 1792, et se rĂ©fugie en Angleterre. À partir de 1798, il fait paraĂźtre ses MĂ©moires pour servir Ă  l’histoire du jacobinisme 5 volumes et deux volumes abrĂ©gĂ©s, 1798-1799 prĂ©sentant la rĂ©volution comme le rĂ©sultat d’un complot maçonnique, idĂ©e qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par l’Écossais John Rodison en 1797. La conspiration », pour reprendre le terme qu’il utilise, a d’abord Ă©tĂ© celle de Voltaire, Diderot, d’Alembert et FrĂ©dĂ©ric II. Puis elle a gagnĂ© les milieux de la franc-maçonnerie qui s’est dĂ©veloppĂ©e au XVIIIe siĂšcle par le biais des Illuminati » de BaviĂšre. Elle vise Ă  supprimer le christianisme et la royautĂ©, pour aboutir au triomphe des idĂ©es cosmopolites des LumiĂšres. Mais qui sont les fameux Illuminati ? Il s’agit d’un ordre, d’une sociĂ©tĂ© secrĂšte diffusant les idĂ©es radicales des LumiĂšres d’oĂč son nom fondĂ©e par le professeur de droit Adam Weishaupt 1748-1830. En 1776, il ne s’agit encore que d’un regroupement de ses anciens Ă©lĂšves. Mais des relations maçonniques de Weishaupt le structurent en un vĂ©ritable ordre qui est reconnu en 1782 par la franc-maçonnerie. Il s’étend jusqu’à compter environ 300 membres. En 1785, l’ordre est interdit par les autoritĂ©s bavaroises, en mĂȘme temps que l’ensemble de la franc-maçonnerie est rĂ©primĂ© en BaviĂšre, et Wesphaupt doit passer en Saxe. Pour Barruel, l’histoire des Illuminati ne s’arrĂȘte pas en 1785. Ils subvertissent et dominent l’ensemble de la franc-maçonnerie, engendrant les Jacobins. Mirabeau et La Fayette, ne sont que leurs instruments
 L’Ɠuvre de Barruel nous permet de saisir quelques-uns des traits du complotisme le complotisme part souvent de faits rĂ©els, de constats de dĂ©tail. Mais il en grossit dĂ©mesurĂ©ment la portĂ©e. Il existe bien dans la sociĂ©tĂ© prĂ©-rĂ©volutionnaire, des rĂ©seaux, des sociĂ©tĂ©s parfois secrĂštes, des clubs, qui crĂ©ent des solidaritĂ©s et qui diffusent une idĂ©ologie. La franc-maçonnerie, comme les AcadĂ©mies de province, tout ce que l’on appelle depuis Augustin Cochin les sociĂ©tĂ©s de pensĂ©e », ont bien Ă©tĂ© des lieux de diffusion des idĂ©es des LumiĂšres. Depuis les travaux de Daniel Mornet dans l’entre-deux-guerres, l’histoire culturelle a Ă©tĂ© trĂšs attentive aux canaux de diffusion des idĂ©es nouvelles non seulement dans les Ă©lites, mais dans des secteurs plus larges de l’opinion Roger Chartier. Chaque fois que la pensĂ©e complotiste dĂ©couvre un lieu oĂč s’échange des idĂ©es, et oĂč des membres de l’élite politique, administrative ou culturelle se retrouvent, elle en dĂ©duit l’existence d’un complot. Quand l’abbĂ© Barruel lit une lettre de Voltaire Ă  d’Alembert 1761 dans laquelle le philosophe souhaite que FrĂ©dĂ©ric II protĂšge une petite colonie de philosophes qui s’installeraient Ă  ClĂšves pour y Ă©crire Ă  l’abri de toute censure, il y voit les dĂ©buts de la conspiration rĂ©volutionnaire. Chaque citation est interprĂ©tĂ©e comme un indice rĂ©vĂ©lant une rĂ©alitĂ© volontairement dissimulĂ©e. Et cela d’autant plus que les circonstances ne pĂšsent rien, car l’Histoire est toute entiĂšre dĂ©terminĂ©e par l’action de groupes organisĂ©s. On peut citer la prĂ©face du premier volume des MĂ©moires Dans cette RĂ©volution française, tout jusqu’à ses forfaits les plus Ă©pouvantables, tout a Ă©tĂ© prĂ©vu, mĂ©ditĂ©, combinĂ©, rĂ©solu, statuĂ© ; tout a Ă©tĂ© l’effet de la plus profonde scĂ©lĂ©ratesse, puisque tout a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©, amenĂ© par des hommes qui avaient seul le fil des conspirations longtemps ourdies dans des sociĂ©tĂ©s secrĂštes, et qui ont su choisir et hĂąter les moments propices au complot. » p. XIV. Certes, l’histoire de la franc-maçonnerie est bien celle d’une sociĂ©tĂ© qui a eu de l’influence, qui regroupait des opposants au rĂ©gime en place, puis, sous la TroisiĂšme RĂ©publique, d’une structure de concertation des rĂ©publicains surtout radicaux tant qu’il n’y a pas eu de partis politiques vraiment structurĂ©s ils apparaissent en France avec la loi de 1901 ; la maçonnerie fonctionne comme une sorte de lobby » laĂŻque parmi d’autres Ă  partir des annĂ©es 1870, constat que l’on peut aisĂ©ment documenter. La spĂ©cificitĂ© du complotisme consiste Ă  lui accorder une homogĂ©nĂ©itĂ© et une organisation parfaite autour d’un projet stratĂ©gique ultra-dĂ©terminĂ©, ainsi qu’une toute-puissance absolue. À sa place dans l’histoire de la sociabilitĂ© politique et d’une histoire de l’opinion, la franc-maçonnerie offre un piĂštre Deus ex machina de l’Histoire. Le dĂ©voilement d’une histoire secrĂšte fascine, et il est bien utile Ă  l’économie Interne du complotisme la disparition des Illuminati en 1785 en fait un acteur fantasmatique idĂ©al. Et dans ce fantasme, se mĂȘlent intimement rĂ©alitĂ© et fiction. Le romancier Dan Brown fait ainsi paraĂźtre en 2000 Anges et DĂ©mons, et contribue puissamment au retour » des Illuminati, qui cette fois veulent faire sauter le Vatican. ParallĂšlement, les Illuminati sont devenus sur Internet les acteurs non plus de la RĂ©volution, mais de la mondialisation, autre phĂ©nomĂšne bouleversant le monde que nous connaissons et dont l’explication est longue et complexe


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La RĂ©volution française Ă©tait un mouvement de masse qui a secouĂ© la France et a eu un impact considĂ©rable sur le monde. Elle a durĂ© de 1789 Ă  1799 et est considĂ©rĂ©e comme l’un des Ă©vĂ©nements les plus importants de l’histoire mondiale. La RĂ©volution a commencĂ© par la rĂ©bellion du tiers Ă©tat, qui reprĂ©sentait une grande majoritĂ© de la population mais Ă©tait nĂ©gligĂ©. Les reprĂ©sentants du tiers Ă©tat prĂȘtent le serment de la Cour de tennis le 20 juin 1789, s’engageant Ă  ne pas se sĂ©parer tant qu’ils n’auront pas donnĂ© une constitution Ă  la France. S’ensuivent la prise de la Bastille et la marche des femmes sur Versailles, incidents par lesquels la RĂ©volution prend de l’ampleur. L’exĂ©cution du roi Louis XVI et de sa femme Marie-Antoinette fait entrer la RĂ©volution dans sa phase la plus sanglante, connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Un coup d’État menĂ© par NapolĂ©on Bonaparte en 1799 a mis fin Ă  la RĂ©volution française avec l’établissement d’un Consulat, puis d’un Empire. Voici 10 Ă©vĂ©nements majeurs de la RĂ©volution française et leurs dates. 1 Le serment du tennis – 20 juin 1789 Le serment du tennis le 20 juin, 1789 – Peinture de Jacques-Louis David Les États gĂ©nĂ©raux Ă©taient l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la France. Elle Ă©tait divisĂ©e en trois Ă©tats le clergĂ© premier Ă©tat, la noblesse deuxiĂšme Ă©tat et le reste de la population troisiĂšme Ă©tat. Les États gĂ©nĂ©raux se sont rĂ©unis pour la derniĂšre fois en 1614, mais ils ont Ă©tĂ© convoquĂ©s par le roi Louis XVI en mai 1789, car la nation Ă©tait confrontĂ©e Ă  une grave crise financiĂšre. Chaque État ne dispose que d’une seule voix. Ainsi, bien que le tiers Ă©tat comprenne plus de 98 % de la population française, il est gĂ©nĂ©ralement dominĂ© par la noblesse et le clergĂ©. Lors de la prĂ©paration de la rĂ©union des États gĂ©nĂ©raux du 5 mai, le TroisiĂšme État rassemble des soutiens en faveur d’une reprĂ©sentation Ă©gale, mais les nĂ©gociations avec les deux autres États Ă©chouent. En rĂ©ponse, le TroisiĂšme État dĂ©cide de former sa propre AssemblĂ©e nationale. Le 20 juin 1789, Louis XVI ordonne la fermeture de la salle des États oĂč se rĂ©unissait l’AssemblĂ©e. Le Tiers Ă©tat s’installe dans un court de tennis couvert oĂč il s’engage Ă  ne pas se sĂ©parer avant d’avoir donnĂ© une constitution Ă  la France. Cet engagement est devenu connu sous le nom de serment du court de tennis. 2 Prise de la Bastille – 14 juillet 1789 Prise de la Bastille le 14 juillet, 1789 – Peinture de Jean-Pierre Houel Alors que l’AssemblĂ©e nationale constituante continue de se rĂ©unir Ă  Versailles, des soldats, pour la plupart des mercenaires Ă©trangers, commencent Ă  arriver Ă  Paris. De plus, Jacques Necker, directeur gĂ©nĂ©ral des finances, considĂ©rĂ© comme sympathique aux gens du peuple, est renvoyĂ© par le roi Louis XVI. Les Parisiens interprĂštent ces actions comme une tentative de faire taire l’AssemblĂ©e nationale constituante. Ils rĂ©pondent en prenant d’assaut la forteresse de la Bastille le 14 juillet 1789, afin de se procurer de la poudre Ă  canon et des armes. Les troupes de la Bastille ont rĂ©sistĂ© pendant quelques heures avant de se rendre Ă  la foule. La chute de la Bastille, symbole du pouvoir et du rĂ©gime dictatorial de la monarchie, est considĂ©rĂ©e par certains comme le dĂ©but de la RĂ©volution française. Elle a conduit le roi Louis XVI Ă  retirer les troupes royales de la capitale française et Ă  rappeler le ministre des finances Jacques Necker. En raison de l’importance de la prise de la Bastille, le 14 juillet est cĂ©lĂ©brĂ© comme la fĂȘte nationale de la France. Il est connu sous le nom de Bastille Day en anglais. 3 Abolition du fĂ©odalisme – 4 aoĂ»t 1789 RĂ©union du 4 aoĂ»t, 1789 au cours de laquelle la fĂ©odalitĂ© est abolie – Peinture de Charles Monnet Les 4 et 11 aoĂ»t 1789, l’AssemblĂ©e constituante abolit l’ensemble du systĂšme fĂ©odal. Elle abolit Ă  la fois le manorat du second pouvoir et les dĂźmes perçues par le premier pouvoir. Le manorat Ă©tait une partie intĂ©grante de la fĂ©odalitĂ© par laquelle les paysans Ă©taient rendus dĂ©pendants de leur terre et de leur seigneur. La dĂźme Ă©tait un dixiĂšme des produits ou des gains annuels prĂ©levĂ© Ă  titre d’impĂŽt pour le soutien de l’église. Ainsi, les paysans obtenaient gratuitement leurs terres et ne payaient plus la dĂźme Ă  l’église. D’autres propositions suivirent avec le mĂȘme succĂšs l’égalitĂ© des peines, l’admission de tous aux fonctions publiques, l’abolition de la vĂ©nalitĂ© dans les fonctions et la libertĂ© de culte. Ainsi au cours de quelques heures, nobles, clergĂ©, villes, provinces, compagnies et citĂ©s perdirent leurs privilĂšges particuliers. 4 DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen – 26 aoĂ»t, 1789 DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen – Peinture de Le Barbier Le 26 aoĂ»t 1789, l’AssemblĂ©e publie la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen, une charte des libertĂ©s humaines, contenant les principes qui ont inspirĂ© la RĂ©volution française. Le principe de base de la DĂ©claration est que tous les hommes naissent et demeurent libres et Ă©gaux en droits ». Ses 17 articles ont servi de prĂ©ambule Ă  la Constitution. La Constitution tant attendue est finalement entrĂ©e en vigueur le 30 septembre 1791. La France est proclamĂ©e monarchie constitutionnelle, tandis que l’AssemblĂ©e nationale est dissoute et remplacĂ©e par un nouvel organe politique appelĂ© AssemblĂ©e lĂ©gislative. Le roi Louis XVI devient un peu plus qu’une figure de proue. Il est contraint de prĂȘter serment Ă  la constitution et Ă  un dĂ©cret qui dĂ©clare que rĂ©tracter le serment, diriger une armĂ©e dans le but de faire la guerre Ă  la nation ou permettre Ă  quiconque de le faire en son nom Ă©quivaudrait Ă  une abdication. 5 Marche des femmes sur Versailles – 5 octobre 1789 Marche des femmes sur Versailles le 5 octobre, 1789 Les mauvaises rĂ©coltes en France avaient fait augmenter le prix de la farine de façon spectaculaire, ce qui a fait augmenter le prix du pain, l’aliment de base de la plupart des citoyens français. De nombreuses personnes Ă  Paris avaient donc faim et Ă©taient inquiĂštes. Le 5 octobre 1789, une grande foule de manifestants, principalement des femmes, a commencĂ© Ă  se rassembler sur les marchĂ©s parisiens. AprĂšs avoir reçu des rĂ©ponses insatisfaisantes de la part des responsables de la ville, les femmes ont marchĂ© de Paris jusqu’au chĂąteau de Versailles. Elles Ă©taient convaincues que la famille royale vivait dans le luxe sans se soucier des problĂšmes des gens du peuple. Elles prennent d’assaut le palais, tuent plusieurs gardes et exigent du roi qu’il vive parmi le peuple ». Louis XVI finit par cĂ©der Ă  leurs exigences et accepte de se rendre Ă  Paris avec la foule. La famille royale Ă  Paris est placĂ©e sous la protection » des gardes nationaux, lĂ©gitimant ainsi l’AssemblĂ©e nationale. 6 Vol royal Ă  Varennes – 20 juin, 1791 L’arrestation de Louis XVI et de sa famille Ă  Varennes le 21 juin, 1791 Le roi Louis XVI se mĂ©fie de la direction que prend la RĂ©volution française et craint pour la sĂ©curitĂ© de sa famille. Cependant, il est incapable d’adopter une position ferme, car il refuse de prendre une mesure qui le verrait se ranger ouvertement du cĂŽtĂ© des puissances Ă©trangĂšres contre l’AssemblĂ©e. Il dĂ©cide finalement de quitter la France et de se rĂ©fugier en Autriche, dans l’espoir d’ĂȘtre rĂ©tabli sur le trĂŽne. Dans la nuit du 20 juin 1791, la famille royale s’enfuit du palais des Tuileries dĂ©guisĂ©e en serviteurs avec leurs domestiques habillĂ©s en nobles. Cependant, le lendemain, le roi est reconnu, arrĂȘtĂ© avec sa famille Ă  Varennes et ramenĂ© Ă  Paris. Il est alors suspendu provisoirement par l’AssemblĂ©e et maintenu sous bonne garde. La fuite du roi a un impact important sur l’opinion publique. Le sentiment populaire se retourne encore plus contre la royautĂ© et le roi est considĂ©rĂ© comme un traĂźtre prĂȘt Ă  accepter l’aide Ă©trangĂšre pour revenir au pouvoir. 7 ExĂ©cution du roi Louis XVI – 21 janvier 1793 ExĂ©cution de Louis XVI le 21 janvier, 1793 – Peinture de Georg Heinrich Sieveking En 1792, la France est sous pression en raison de l’attaque de l’armĂ©e autrichienne et de ses alliĂ©s prussiens. Le peuple considĂšre le roi Louis XVI comme un traĂźtre car il a tentĂ© de fuir secrĂštement le pays. Le 10 aoĂ»t 1792, environ 20 000 Parisiens assiĂšgent les Tuileries, la rĂ©sidence officielle du roi Louis XVI. Craignant de nouvelles violences, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative place le roi et la reine en Ă©tat d’arrestation. Le 21 septembre 1792, la monarchie est abolie et la France est dĂ©clarĂ©e RĂ©publique. Le roi Louis XVI est accusĂ© de trahison et reconnu coupable le 15 janvier 1793. Le 21 janvier, il est conduit dans les rues de Paris Ă  la guillotine et dĂ©capitĂ©. La reine Marie-Antoinette est Ă©galement reconnue coupable de nombreux crimes le 16 octobre et guillotinĂ©e le mĂȘme jour. 8 Le rĂšgne de la Terreur – du 5 septembre 1793 au 28 juillet, 1794 ExĂ©cution de Robespierre et de ses partisans le 28 juillet 1794 Avant l’exĂ©cution de Louis XVI, l’AssemblĂ©e lĂ©gislative s’était dissoute et remplacĂ©e par un nouveau corps politique nommĂ© la Convention nationale. En mars 1793, la Convention nationale crĂ©e le ComitĂ© de salut public dont le rĂŽle est de protĂ©ger la rĂ©publique nouvellement Ă©tablie contre les attaques Ă©trangĂšres et les rĂ©bellions intĂ©rieures. ComposĂ© de 12 membres, dont le plus Ă©minent est Maximilien Robespierre, le comitĂ© devient le gouvernement exĂ©cutif de facto de la France pendant une pĂ©riode allant du 5 septembre 1793 au 28 juillet 1794 et connue sous le nom de rĂšgne de la Terreur. Afin de dĂ©barrasser la nation des ennemis de la RĂ©volution, on estime que 500 000 suspects ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, 17 000 ont Ă©tĂ© officiellement exĂ©cutĂ©s et 25 000 sont morts lors d’exĂ©cutions sommaires, c’est-Ă -dire sans bĂ©nĂ©ficier d’un procĂšs complet et Ă©quitable. Le bilan total s’élĂšve donc Ă  environ 40 000 morts. Au milieu de l’annĂ©e 1794, Robespierre devient la cible de conspirations, car les membres craignent d’ĂȘtre guillotinĂ©s ensuite. Il est arrĂȘtĂ© et exĂ©cutĂ© le 28 juillet 1794 mettant ainsi fin au rĂšgne de la Terreur. 9 Coup du 18 Brumaire – 9-10 novembre 1799 Le gĂ©nĂ©ral Bonaparte encerclĂ© lors du Coup du 18 Brumaire les 9-10 novembre, 1799 AprĂšs la chute de Robespierre, la Convention nationale approuve la nouvelle Constitution de l’an III » le 22 aoĂ»t 1795. La nouvelle constitution crĂ©e le Directoire. Le pouvoir exĂ©cutif est placĂ© entre les mains des cinq membres directeurs du Directoire avec un mandat de cinq ans. Le Directoire est impliquĂ© dans la corruption, les conflits politiques et les problĂšmes financiers. En outre, il devient de plus en plus dĂ©pendant de l’armĂ©e pour les affaires Ă©trangĂšres et intĂ©rieures, ainsi que pour les finances. Lors d’un coup d’État les 9 et 10 novembre 1799, les cinq directeurs sont Ă©vincĂ©s et remplacĂ©s par trois consuls » le cĂ©lĂšbre chef militaire NapolĂ©on Bonaparte, le directeur Emmanuel Joseph SieyĂšs et l’homme politique Roger Ducos. Ce coup, connu sous le nom de Coup du 18 Brumaire, en rĂ©fĂ©rence Ă  la date selon le calendrier rĂ©volutionnaire, est considĂ©rĂ© par beaucoup comme la fin de la RĂ©volution française. 10 Guerres rĂ©volutionnaires françaises – 20 avril 1792 au 25 mars, 1802 NapolĂ©on Bonaparte Ă  la tĂȘte de ses troupes Ă  la bataille d’Arcole pendant les guerres rĂ©volutionnaires françaises La France rĂ©volutionnaire Ă©tait considĂ©rĂ©e comme dangereuse par les autres monarchies europĂ©ennes qui la voyaient avec crainte et colĂšre. Cela a conduit aux guerres rĂ©volutionnaires françaises, une sĂ©rie de conflits militaires qui ont durĂ© de 1792 Ă  1802. Elles opposent la RĂ©publique française Ă  la Grande-Bretagne, Ă  l’Autriche et Ă  plusieurs autres monarchies. Elles commencent lorsque la France, anticipant une attaque, dĂ©clare la guerre Ă  la Prusse et Ă  l’Autriche au printemps 1792. Bien qu’elle ait subi plusieurs revers au dĂ©part, la France, sous la direction de NapolĂ©on Bonaparte, a pu conquĂ©rir un large Ă©ventail de territoires en 1802, de la pĂ©ninsule italienne et des Pays-Bas en Europe au territoire de la Louisiane en AmĂ©rique du Nord. Le succĂšs français dans les guerres rĂ©volutionnaires a permis la diffusion des principes rĂ©volutionnaires dans une grande partie de l’Europe.

Soninterprétation de la Révolution française, appelée à connaßtre un grand succÚs, reposait sur cette idée fondatrice que si la liberté a souffert de la Révolution, c'est que les élites, « l'ancienne noblesse » singuliÚrement, n'ont pas su négocier la nécessaire transformation d'un ordre social devenu caduc et. 2

par Laurence De Cock, professeure en lycĂ©e Ă  Paris et UniversitĂ© Paris-Diderot L’enquĂȘte objectifs et mĂ©thode La RĂ©volution française est le moment patrimonial idĂ©al-typique de l’histoire scolaire. Conçue comme la matrice d’une Ă©ducation politique, l’étude de la RĂ©volution française constitue, Ă  chaque palier de la scolaritĂ© française, un moment phare de l’annĂ©e scolaire. ÉvĂ©nement dramatique par essence, constitutif du modĂšle rĂ©publicain actuel, Ă©vĂ©nement jouissant d’une permanente visibilitĂ© dans l’espace public, cette rĂ©volution, entiĂšrement tendue vers sa finalitĂ© civique s’enseigne du primaire au lycĂ©e comme un passage obligĂ© de l’intelligence du passĂ© national [1]. Dans l’enquĂȘte rĂ©cente portant sur prĂšs de 6000 rĂ©cits d’histoire de France par des Ă©lĂšves, la RĂ©volution française occupe une place majeure dans le dĂ©roulĂ© gĂ©nĂ©ral des Ă©vĂšnements [2]. Elle scande le rĂ©cit national et dĂ©termine le modĂšle dĂ©mocratique et rĂ©publicain de la France contemporaine. Rares sont donc les Ă©vĂšnements Ă  assumer aussi pleinement leur potentiel tĂ©lĂ©ologique. La fabrique scolaire de l’histoire [3] n’est pas l’histoire acadĂ©mique. Elle relĂšve d’une logique de montage et d’agencement d’élĂ©ments du passĂ© ayant fait l’objet d’arbitrages en amont. Ces derniers statuent tant sur la place de ces Ă©vĂ©nements dans le montage selon les cycles, et selon les programmes que sur leur traitement au regard de l’historiographie, mais aussi de la pĂ©dagogie. De ce point de vue, on a donc bien un rĂ©cit scolaire de l’histoire qui se dessine implicitement par la scolarisation d’un contenu, c’est Ă  dire sa pĂ©nĂ©tration dans le champ du scolaire. Le tĂ©lĂ©ologique y est une donnĂ©e consubstantielle tant que les programmes » sont Ă©crits de bout en bout, et dans l’acception d’une trame chronologique qui Ă©pouse la pĂ©riodisation classique d’une histoire de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours. Mais les rĂ©cits d’élĂšves ont encore une autre dimension. De nombreux travaux de didactique ont en effet montrĂ© que les modalitĂ©s d’appropriation de l’histoire en classe ne sont pas uniquement le fruit d’une transfusion de savoirs prescrits [4]. Un autre rĂ©cit se configure qui entremĂȘle savoirs sociaux et savoirs scolaires. Les deux types de savoirs ne sont pas distincts non plus. Les savoirs sociaux sont fabriquĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de l’École famille, dĂ©bats publics, films, etc., mais aussi, dĂšs l’école obligatoire, par une forme de sĂ©dimentation avec des savoirs produits dans et par l’École. Il n’y a donc pas cloisonnement de ces deux formes de savoirs, mais circulations et reconfigurations permanentes. Ainsi, les rĂ©cits d’élĂšves, hybrides, peu sourcilleux parfois des codes disciplinaires et de la rĂ©alitĂ© historique, ouvrent une brĂšche vers un premier sondage du rapport entretenu par les Ă©lĂšves Ă  tel ou tel Ă©vĂ©nement, du sens qu’il tente de lui attribuer, et des usages qu’il en fait possiblement au prĂ©sent pour son intelligibilitĂ© du monde. Le travail sur les rĂ©cits d’élĂšves suppose donc plusieurs conditions et prĂ©cautions mĂ©thodologiques. La premiĂšre est de tenter d’approcher le mĂ©canisme de construction cognitive par la mise en rĂ©sonance du prescrit, du traduit et des discours sociaux. La seconde est d’accepter que les rĂ©cits produits vĂ©hiculent une forme de conscience historique et une intelligence de l’évĂ©nement sans tomber dans la tentation Ă©valuatrice pour en dĂ©busquer les dĂ©faillances. C’est ce que nous avons tentĂ© de faire ici, Ă  partir d’un Ă©chantillon de 176 copies de lycĂ©ens interrogĂ©s, sans aucune prĂ©paration prĂ©alable sur la consigne suivante Raconte la RĂ©volution française » en un temps limitĂ© de 25 minutes. Nous avons insistĂ© sur l’absence d’autres consignes formelles ou factuelles. Les Ă©lĂšves pouvaient rendre copies blanches, dessiner, parler de tout autre chose s’ils le souhaitaient. Le corpus comporte une soixantaine d’élĂšves de PremiĂšres gĂ©nĂ©rales et technologiques, et le reste ventilĂ© est entre la Seconde et les terminales. La collecte des donnĂ©es s’est dĂ©roulĂ©e en mars 2012, pĂ©riode au cours de laquelle la classe de seconde n’a pas encore abordĂ© la rĂ©volution française. Il y a donc volontairement une dĂ©connexion entre la progression usuelle de lycĂ©e et l’étude de la rĂ©volution, ceci afin de se protĂ©ger de tout effet de bachotage prĂ©alable de cours ou de mĂ©moire immĂ©diate. En prĂ©servant Ă©galement l’anonymat des Ă©lĂšves, l’exercice se dĂ©charge de sa dimension Ă©valuative. Dans ce genre d’enquĂȘte se pose systĂ©matiquement la question de la reprĂ©sentativitĂ© du corpus. Il va de soi qu’il n y a ici aucune quĂȘte d’exhaustivitĂ©. L’enquĂȘte ne porte que sur un seul Ă©tablissement, un lycĂ©e de Nanterre, ville restĂ©e trĂšs populaire, essuyant de nombreuses stratĂ©gies de contournement de la part des meilleurs Ă©lĂšves ; un lycĂ©e assez relĂ©guĂ© donc, et composĂ© majoritairement d’élĂšves ayant de sĂ©rieuses difficultĂ©s scolaires. Cependant, si l’échantillon n’est pas reprĂ©sentatif de tous les lycĂ©ens français, il en va autrement si l’on raisonne en termes de classe d’ñge. Statistiquement, seul prĂšs de 40% d’une classe d’ñge de jeunes arrive au BaccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral ou technologique [5]. Les autres sont orientĂ©s en voie professionnelle ou ont arrĂȘtĂ© l’École. On peut donc supposer que, pondĂ©rĂ© de la sorte, l’échantillon est plus reprĂ©sentatif des savoirs de jeunes adolescents entre 15 et 17 ans sur la RĂ©volution française. Notre mĂ©thode de dĂ©pouillement et d’analyse a combinĂ© l’intuitif, le quantitatif, la forme et le fond. Nous avons comptabilisĂ© quelques occurrences reprĂ©sentatives de nos objectifs de recherche, Ă  savoir, dates, causes, acteurs, Ă©vĂ©nements, et registre discursif de qualification de l’évĂ©nement. L’objectif de ce travail est en effet d’entamer une rĂ©flexion sur les modalitĂ©s de restitution d’un Ă©vĂ©nement historique fondateur susceptible de fournir quelques indices non pas tant du niveau de connaissances factuelles des Ă©lĂšves interrogĂ©s, que des empreintes laissĂ©es par cet Ă©vĂ©nement dans le processus de conscientisation historique. On supposera, Ă  la suite de Gadamer, que la conscience historique consiste Ă  comprendre historiquement sa possibilitĂ© d’avoir un comportement historique » [6], et qu’en tant qu’évĂ©nement politiquement instituant, une rĂ©volution vĂ©hicule une forme d’éducation politique par la radicalitĂ© des idĂ©es, des actes et des bouleversements qu’elle engendre [7]. Pour le philosophe Gadamer, la premiĂšre condition d’une conscience historique rĂ©side dans le caractĂšre Ă©tranger de ce qui est Ă  comprendre, c’est Ă  dire du passĂ©. Il y aurait nĂ©cessitĂ© d’un travail de dĂ©saffiliation par rapport au passĂ© pour en mesurer l’extĂ©rioritĂ© par rapport Ă  soi » et pouvoir commencer un vĂ©ritable travail d’interprĂ©tation. La conscience historique peut aussi agir comme Ă©lĂ©ment de la conscience politique. Cela suppose une logique de projection dans le prĂ©sent et dans l’avenir l’outillage conceptuel et mĂ©thodologique transmis par un enseignement historique doit ainsi pouvoir ĂȘtre rĂ©investi sur des objets contemporains enjeux sociaux, prises de positions, controverses, etc. C’est sous cet angle que nous souhaitons interroger le degrĂ© de politisation de l’évĂ©nement RĂ©volution Française dans les rĂ©cits de lycĂ©ens. Quelles traces a laissĂ© cet Ă©vĂ©nement si patrimonialisĂ© ? Pour ce faire, nous verrons en quoi la RĂ©volution française constitue un maillon paradoxal du rĂ©cit scolaire depuis la naissance de l’enseignement public de l’histoire jusqu’à nos jours, puis nous interrogerons les rĂ©cits lycĂ©ens Ă  l’aune de des prescriptions, mais aussi des savoirs sociaux en circulation et des modalitĂ©s d’appropriation de l’histoire par les Ă©lĂšves. Un maillon paradoxal de la fabrique scolaire de l’histoire DĂšs la fin du Second Empire, et plus encore avec l’école de Jules Ferry, la RĂ©volution française s’inscrit de maniĂšre naturelle dans le rĂ©cit national français. Acte fondateur de la rĂ©publique, modĂšle civique par excellence de l’initiative populaire et citoyenne, la RĂ©volution française aurait pu apparaĂźtre comme le mythe promĂ©thĂ©en du modĂšle nationalo-rĂ©publicain. Les choses furent plus complexes. Car cette rĂ©volution est aussi l’irruption du dĂ©sordre dans un destin national mĂ©thodiquement rythmĂ© par la quĂȘte du progrĂšs. Le roman nationalo-rĂ©publicain prĂ©fĂ©ra en effet projeter l’épaisseur historique d’une nation ancrĂ©e dans son hĂ©ritage gaulois au cheminement jalonnĂ© par les hauts faits et gestes de ses souverains. Cette Ă©criture continuiste, et linĂ©aire aux enchaĂźnements dramatisĂ©s n’accepte pas facilement l’irruption brutale du retournement rĂ©volutionnaire, lequel risque en outre d’introduire chez les enfants l’idĂ©e des possibles vertus de la dĂ©sobĂ©issance. Ernest Lavisse avait parfaitement compris cette difficultĂ© lorsque, lors d’une confĂ©rence Ă  la Sorbonne en 1881, il mettait ses Ă©tudiants en garde [
] Belle mĂ©thode pour former des esprits solides et calmes, que de les emprisonner dans un siĂšcle de luttes ardentes, oĂč tout besoin veut ĂȘtre assouvi et toute haine satisfaite sur l’heure ! MĂ©thode prudente que de donner la rĂ©volution pour point de dĂ©part et non pour une conclusion, que d’exposer Ă  l’admiration des enfants, l’unique spectacle des rĂ©voltes mĂȘme lĂ©gitimes et de les induire Ă  croire qu’un bon français doit prendre les Tuileries une fois au moins dans sa vie, deux si possible, si bien que les Tuileries dĂ©truites, il ait envie de quelque jour de prendre d’assaut pour ne pas dĂ©mĂ©riter, l’ÉlysĂ©e ou le Palais Bourbon [
]. [8] La prĂ©sentation scolaire de la RĂ©volution française de la TroisiĂšme RĂ©publique reste donc trĂšs irĂ©nique. Elle apparaĂźt comme la juste consĂ©quence de l’incapacitĂ© des deux derniers rois qui n’avaient pas su perpĂ©tuer l’hĂ©ritage ancestral de la gloire nationale. Mais elle ne doit pas insister trop sur le dĂ©sordre politique et la lĂ©gitimitĂ© de la contestation populaire. Elle est un moment qui advient de façon tout Ă  fait logique, qui a fait certes agir la population mais il y avait quelque chose de trĂšs naturel dans ces actions. L’évĂ©nement est quasiment providentiel, il devait advenir pour rĂ©tablir la justice. Pour autant, elle est, dĂšs le dĂ©part, point d’orgue du rĂ©cit national. Franco-française, porte d’entrĂ©e vers la pĂ©riode contemporaine, elle doit apparaĂźtre comme un palier vers la modernitĂ© politique. Car la RĂ©volution française est aussi la matrice de toute Ă©ducation civique, matiĂšre accolĂ©e Ă  l’enseignement de l’histoire. N’est-elle pas l’acte de fondation des Droits de l’Homme ? Des valeurs et principes rĂ©publicains ? De la responsabilisation politique des citoyens ? Les prescriptions actuelles s’inscrivent dans la continuitĂ© de ce questionnement. Structurellement, le rĂ©cit scolaire de la RĂ©volution française n’a pas Ă©tĂ© bouleversĂ© tant que cela depuis un siĂšcle et demi. Bien sĂ»r, l’écriture scolaire ne rĂ©pond plus aux critĂšres du roman national ; elle est plus saccadĂ©e, moins lisse, volontiers thĂ©matique et, autant que faire se peut, indexĂ©e aux renouvellements historiographiques. NĂ©anmoins, la RĂ©volution française y garde sa fonction matricielle, propĂ©deutique Ă  l’éducation citoyenne. PrĂ©sente en primaire, au collĂšge et au lycĂ©e, elle est le lieu de la sensibilisation au modĂšle rĂ©publicain. Entre-temps cependant, l’historiographie furĂ©tienne a pĂ©nĂ©trĂ© les programmes, notamment dans les annĂ©es 1990, et transformĂ© l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire en une histoire dĂ©sincarnĂ©e des idĂ©es politiques petite-fille des rĂ©volutions anglaises, fille des LumiĂšres et de la constitution amĂ©ricaine, la RĂ©volution française Ă©tait devenue un brĂ©viaire des expĂ©riences politiques alternatives Ă  l’absolutisme que les Ă©lĂšves schĂ©matisaient laborieusement dans quelques organigrammes. Aux causes, au dĂ©roulĂ© Ă©vĂ©nementiel et aux acteurs, on prĂ©fĂ©rait l’exĂ©gĂšse de la DĂ©claration des droits de l’homme, document patrimonialisĂ© en histoire et fĂ©tichisĂ© en Ă©ducation civique. Aujourd’hui, mĂȘme si l’historiographie scolaire connaĂźt un retour des acteurs et l’entrĂ©e des femmes, la RĂ©volution garde un caractĂšre hexagonal patrimonial et matriciel. Les programmes se prĂ©sentent comme une hybridation des diffĂ©rentes influences historiographiques. On lui trouve des causes multiples, notamment Ă©conomiques et sociales ; mais elle conserve sa surcharge civique qui permet de focaliser sur sa dimension testimoniale pour des enseignants souvent pris dans une course contre la montre pour finir les programmes. Surtout, elle continue d’ĂȘtre enseignĂ©e du primaire au lycĂ©e, selon une logique spiralaire qui change de point de vue Ă  chaque nouveau cycle. Un rapide inventaire s’impose. En CM1, le moment-clĂ© de la RĂ©volution tourne autour de l’annĂ©e 1789, annĂ©e exceptionnelle » jalonnĂ©e par des Ă©vĂšnements. C’est en CM2 que sont Ă©tudiĂ©es la monarchie constitutionnelle, la RĂ©publique et la Terreur. On note donc le caractĂšre d’emblĂ©e fĂ©tichisant confĂ©rĂ© Ă  l’annĂ©e 1789. Au collĂšge, on observe une rupture de la linĂ©aritĂ© puisque la RĂ©volution est dĂ©sormais envisagĂ©e sous la forme de moments [9] sur lesquels il est demandĂ© de faire des zoom. C’est une narration discontinue et interrompue oĂč il est expressĂ©ment demandĂ© de renoncer Ă  un rĂ©cit continu des Ă©vĂ©nements » et de se focaliser sur un petit nombre d’évĂšnements et de grandes figures ». En seconde enfin, le programme insiste davantage sur l’histoire des idĂ©es politiques. La RĂ©volution s’inscrit dans un cadre intellectuel prĂ©cis ; les idĂ©es des Ă©lites, issues des LumiĂšres, imprĂšgnent les gestes du peuple. L’approche se dĂ©centre Ă©galement puisqu’on demande aux Ă©lĂšves de faire le lien avec la rĂ©volution amĂ©ricaine. Il y a donc une accentuation de la dimension intellectuelle et appelle Ă  rĂ©flĂ©chir davantage sur la nature du rĂ©gime politique non pas dans sa praxis mais dans sa thĂ©orisation. Mais il est demandĂ© Ă©galement d’insister sur des journĂ©es rĂ©volutionnaires dites significatives » ainsi que sur le rĂŽle d’acteurs individuels et collectifs. On observe bien ici une synthĂšse des diffĂ©rentes approches historiographiques de la rĂ©volution. A l’échelle de toute la scolaritĂ©, on a donc des prescriptions qui jonglent avec plusieurs types de traitement de la rĂ©volution susceptibles de provoquer quelques brouillages. On observe en effet une tension entre une restitution tout Ă  fait linĂ©aire bĂątie sur une mise en intrigue focalisant sur l’annĂ©e 1789 et, plus tard, une histoire plus accidentĂ©e et conceptuelle . Cette fonction premiĂšre de la narration dramatique de l’annĂ©e 1789 profile cependant la rencontre avec l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire. On peut par ailleurs supposer que le poids du rĂ©cit de la rĂ©volution reste marquĂ© par une narration scĂ©narisĂ©e de l’évĂ©nement ; d’abord parce que, faute de temps, le cours magistral se prĂȘte particuliĂšrement bien au rĂ©cit ; ensuite parce que les capacitĂ©s » spĂ©cifiques travaillĂ©es au collĂšge sont de raconter » et expliquer » [10]. Qu’en est-il alors dans les restitutions de la RĂ©volution française par les Ă©lĂšves ? La rĂ©volution dans les rĂ©cits d’élĂšves Le premier constat est celui d’une quasi absence de copies blanches, Ă  peine une dizaine. Le sujet ne laisse personne indiffĂ©rent ou sec. Nous avons choisi d’organiser l’analyse selon une logique thĂ©matique. La pĂ©riodisation de l’évĂ©nement Dans quasiment l’intĂ©gralitĂ© des copies, la RĂ©volution commence en 1789 et s’achĂšve en 1789. Il arrive mĂȘme qu’elle dĂ©bute puis s’achĂšve le 14 juillet 1789. C’est la seule date qui apparaĂźt systĂ©matiquement. L’annĂ©e 1790 est inexistante. 1791 est citĂ©e une fois, 1792 9 fois ; 1793 3 fois, 1805 une fois, et 1815 une fois. La fĂ©tichisation de l’annĂ©e 1789 est Ă©vidente. Raconter la RĂ©volution française, c’est raconter 1789. Pour autant, la rĂ©volution n’est pas sans dĂ©nouement. Sans systĂ©matiquement situer l’intrigue dans le temps, la fuite de Varennes constitue un autre marqueur narratif important. Il arrive d’ailleurs que cette fuite devienne ce qui a provoquĂ© 1789. Le roi ayant trahi, il est normal que le peuple se rĂ©volte. Varennes est l’élĂ©ment dramatique par excellence. Il faut une cause immĂ©diate au soulĂšvement. La trahison du roi renvoie Ă  une scĂ©narisation quasi fonctionnelle comme dans le rĂ©cit ci-dessous d’un Ă©lĂšve de 1Ăšre Le peuple est contre le Roi et dĂ©cide de se soulever. Il y a eu la grande peur car des paysans avaient mis le feu Ă  des chĂąteaux de Bourgeois. Ils ont peur des reprĂ©sailles. Au travers du serment du jeu de paume, ils promettent de ne pas abandonner. De plus, le Roi emprisonne des rĂ©sistants Ă  la prison de la Bastille. Le Roi veut quitter le chĂąteau avec Marie-Antoinette vers l’Autriche mais est reconnu et ramenĂ© Ă  Versailles. Il ne doit plus sortir du chĂąteau. Le peuple se sent trahi. Ils partent Ă  la Bastille le 14 juillet 1789 et libĂšrent les prisonniers. Puis le roi et la reine sont dĂ©capitĂ©s. [11] Les causes TrĂšs peu de copies ne traitent pas des causes. La question du pourquoi » est inhĂ©rente au raisonnement historique. Pour la plupart, les causes ne sont pas intellectuelles » mais bien liĂ©es Ă  des facteurs Ă©conomiques et sociaux. Les philosophes des LumiĂšres ne sont Ă©voquĂ©s que 4 fois comme causes. Les Ă©lĂšves notent les impĂŽts, les inĂ©galitĂ©s, et les injustices. Les causes sont aussi politiques, notamment le poids de la monarchie absolue de droit divin ». Le terme de privilĂšge est assez rare 10 fois ; les Ă©lĂšves parlent d’ avantages ». Cette propension Ă  minorer le rĂŽle des idĂ©es est significative d’un raisonnement qui cherche Ă  capter les raisons immĂ©diatement perceptibles parce qu’en rĂ©sonance avec un environnement familier de la sociĂ©tĂ©, de la famille. L’élĂšve va chercher dans son stock de savoirs sociaux des facteurs explicatifs avec lesquels il a une proximitĂ© intuitive comme en tĂ©moigne cet Ă©lĂšve de Seconde qui mobilise un vocabulaire contemporain chĂŽmage ou approximatif et dramatique famine, pendaison. Suite Ă  plusieurs rĂ©gimes dĂ©sastreux et le mĂ©contentement du peuple face au chĂŽmage et la famine, le peuple dĂ©cide de s’emparer de la Bastille le 14 juillet 1789 et de libĂ©rer les prisonniers. Le roi Louis XIV Ă  cette Ă©poque s’enfuit avec la famille royale mais il est vite dĂ©noncer et arrĂȘtĂ© par les paysans. Peu de temps aprĂšs ils furent tous pendus. Cette tragĂ©die est Ă  l’origine de la souffrance du peuple. En effet les nobles et les bourgeois ne sont pas concernĂ©s. Avant les dĂ©buts violents de cette rĂ©volution, ils se sont exilĂ©s dans les pays oĂč rĂšgne la monarchie afin d’aider le roi a retrouver son trĂŽne car ils y voient en mĂȘme temps leur propre intĂ©rĂȘt. Les protagonistes Leur nombre est Ă©galement trĂšs rĂ©duit. On distingue deux types d’acteurs individuels et collectifs. Le nom le plus frĂ©quent est celui de Louis XVI 113 fois mais on trouve aussi parmi les individus rĂ©volutionnaires NapolĂ©on 12 fois, Robespierre 10 fois, Danton 2, Desmoulin 1 et une seule femme Marie-Antoinette 20 fois. La rĂ©volution est donc une affaire d’hommes. Mais la rĂ©volution est un geste surtout collectif. Elle est le fait du peuple, de la population, des Français, des Parisiens, du Tiers-État, et ses sans-culottes 27 seulement. Les rĂ©volutionnaires ne sont pas divisĂ©s. Le terme de Girondins n’apparaĂźt qu’une fois pour qualifier l’ensemble des rĂ©volutionnaires. Pas une seule mention de la scission entre Montagnards et Girondins, encore moins de la guerre civile et des contre-rĂ©volutionnaires. L’écriture reste irĂ©nique et consensuelle. Les Ă©vĂ©nements Outre la prise de la Bastille quasiment systĂ©matique, la mort de Louis XVI non datĂ©e arrive en seconde position 45 fois. Le serment du jeu de Paume suit 30 fois. Les Ă©lĂšves le dĂ©crivent en dĂ©tail avec la dramaturgie d’un acte théùtral. S’en suit la fuite de Varennes 29 dĂ©taillĂ©e de maniĂšre anecdotique », c’est-Ă -dire dĂ©politisĂ©e, comme le moment oĂč tout bascule. La DDHC – parfois uniquement sous forme d’acronyme – 25 fois ; l’abolition des privilĂšges 5 fois ; La Terreur qui n’est mentionnĂ©e que 10 fois ; la marche des femmes 1 fois. Il arrive lĂ  encore que le montage ne corresponde pas exactement Ă  la rĂ©alitĂ© historique comme chez cet Ă©lĂšve de Terminale Suite Ă  une volontĂ© de changement de rĂ©gime politique, le roi, Louis XVI et ses partisans feront rĂ©gner ce que l’on appellera la “Terreur”, c’est Ă  dire la peur d’ĂȘtre guillotinĂ© sous peine de tel ou tel dĂ©lit, La dĂ©lation est alors d’actualitĂ© et les morts s’accumulent accentuant, les tensions au sein de la France. Sous la direction des philosophes aux idĂ©es nouvelles et rĂ©volutionnaires, les “sans- culottes” reprĂ©sentant le Tiers- État, visent Ă  changer de rĂ©gime et oublier la monarchie. Des symboles forts tels que la Marseillaise, le chant rĂ©volutionnaire des Français, devenu hymne national, sont créés afin de donner confiance et force aux rĂ©volutionnaires. Le 14 juillet 1789, la Bastille sera prise par les rĂ©volutionnaires et le roi Louis XVI sera guillotinĂ© [
]. L’échelle de l’évĂ©nement est la France, et plus encore Paris. Il y a trĂšs peu d’autres États impliquĂ©s dans les rĂ©cits d’élĂšves. L’Autriche et la Prusse apparaissent respectivement trois et deux fois. Qualifications et consĂ©quences de l’évĂ©nement La violence apparaĂźt de maniĂšre assez frĂ©quente. On la devine dans l’usage du vocabulaire guillotinĂ© », dĂ©capitĂ© », sanglant », confrontation », etc., comme chez l’élĂšve de PremiĂšre ci-dessous Pour finir, la rĂ©volution fut sanglante, il y eut Ă©normĂ©ment de blessĂ©s et de morts. Mais le rĂ©sultat Ă©tait bien lĂ  le roi Louis XVI fut destituĂ© de tout pouvoir et la France ne vivait plus sous la gouverne d’un tyran. Pour autant, la RĂ©volution n’est pas toujours une rupture, elle est parfois un simple changement », un mouvement », un tournant », marquant un mĂ©contentement », avec des incidents » et de la rĂ©bellion ». Ce sont des qualificatifs minorĂ©s. C’est surtout l’évĂ©nement qui sert Ă  valider le modĂšle rĂ©publicain et le modĂšle dĂ©mocratique. Si nous sommes dans la rĂ©publique des droits de l’homme, c’est grĂące Ă  la RĂ©volution française comme l’indique cet Ă©lĂšve de PremiĂšre [
] Cette rĂ©volution est donc l’élĂ©ment majeur du changement du 18e siĂšcle car c’est le peuple qui a combattu pour un monde plus juste. La rĂ©volution française a donc abolie les privilĂšges, il y a eu la dĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen et le suffrage universel masculin. Bilan de l’enquĂȘte Le rĂ©cit scolaire de la RĂ©volution française relĂšve du rĂ©cit de fondation Ă  partir d’un Ă©vĂ©nement inaugurant et clĂŽturant l’annĂ©e1789. La quasi absence d’évĂ©nements rĂ©volutionnaires contrairement aux prescriptions montre le caractĂšre fossilisĂ© et patrimonialisĂ© de l’annĂ©e 1789 qui condense l’ensemble de la rĂ©volution. La RĂ©volution française n’a donc pas d’épaisseur historique, elle est dĂ©shistoricisĂ©e. Certains moments-clĂ©s de l’historiographie sont passĂ©s sous silence. C’est le cas notamment de la Terreur qui avait pourtant le potentiel tragique typique de la narration scolaire. La mise en intrigue de la rĂ©volution est naĂŻve et diffĂšre peu du rĂ©cit lavissien [12]. La tentative d’élargir les Ă©chelles, de faire des causalitĂ©s intellectuelles ou de conceptualiser est plutĂŽt un Ă©chec. La capacitĂ© raconter » empĂȘche la mise en forme narrative de la complexitĂ©. Le rĂ©cit continue de fonctionner sur le modĂšle traditionnel impulsion, hĂ©ros, antihĂ©ros, dĂ©nouement, chute. La RĂ©volution française est dĂ©conflictualisĂ©e, on saisit mal les enjeux du soulĂšvement, les demandes politiques des rĂ©volutionnaires et les divisions entre acteurs. Le rapport au politique est ici consensuel. Le rĂ©volutionnaire est une catĂ©gorie typique de l’histoire scolaire qui classe les acteurs selon des typologies considĂ©rĂ©es comme facilitant l’appropriation. Ces catĂ©gorisations empĂȘchent d’aborder la complexitĂ© des acteurs et des actes et ainsi, les Ă©lĂšves, cherchant Ă  remobiliser des connaissances dans le cadre scolaire, opĂšrent une catĂ©gorisation par proximitĂ© intuitive, c’est-Ă -dire que l’intelligibilitĂ© de l’évĂ©nement opĂšre un dĂ©tour par le sens commun. Il se produit une socialisation du savoir historique, forme d’apprivoisement des connaissances historiques qui transitent par l’immĂ©diatetĂ© de l’expĂ©rience personnelle des Ă©lĂšves, Ă  savoir leurs reprĂ©sentations sociales. Cette maniĂšre d’imbriquer des savoirs dĂ©jĂ  lĂ  » savoirs sociaux et des savoirs reçus dans et par l’école » savoirs scolaires, contenus d’enseignement produit du raisonnement historique, d’oĂč des analogies et des anachronismes [13], comme celui-ci Lors de la rĂ©volution française, le signe dominant est la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 qui est maintenant la fĂȘte nationale. C’est un grand massacre et en s’attaquant Ă  la Bastille, ils s’attaquent Ă  l’armĂ©e française. 1Ăšre Ou encore De plus, le Roi emprisonne des rĂ©sistants Ă  la prison de la Bastille. 1Ăšre Ce phĂ©nomĂšne de mise en conformitĂ© entre le sens commun et les savoirs historiques est sans doute accentuĂ©, dans notre cas, par la forte prĂ©sence sociale de la RĂ©volution française commĂ©morations, symboles rĂ©publicains, fictions, etc.. On peut pour terminer s’interroger sur cette conscience historique bricolĂ©e du moment rĂ©volutionnaire. La focalisation sur le politique, dans son sens le plus restrictif, centrĂ© autour de la conquĂȘte de nouveaux droits de l’homme, introduit peut-ĂȘtre une vision excessivement moralisante du fait politique et complique la rĂ©flexion sur la nature rĂ©volutionnaire de l’évĂ©nement, notamment dans ses usages assumĂ©s de la violence. Quelques Ă©lĂšves tentent pourtant de mobiliser leurs connaissances historiques pour comprendre le contemporain. C’est le cas du premier exemple ci-dessous Terminale oĂč l’usage de la premiĂšre personne et le caractĂšre pamphlĂ©taire de l’écrit tĂ©moignent d’une confusion passĂ©/prĂ©sent Nous sommes en juillet 1789, tout exactement le 14. Nous sommes Ă  la Bastille. Nous prenons celle-ci. Nous nous battons. Nous souhaitons libĂ©rer notre pays de l’emprise du mal la monarchie absolue de droit divin. On en a marre que la monarchie nous contrĂŽle. Ce symbole ne sera plus le symbole de l’État mais le nĂŽtre. MĂȘme s’il n’y avait que trois ou quatre prisonniers, on voulait les libĂ©rer pour arrĂȘter cette calomnie ; tout le monde criait, se battait. C’était le dĂ©but de la RĂ©volution Française. La bataille fut rude, on a combattu toutes ces inĂ©galitĂ©s. Stop Ă  la sociĂ©tĂ© d’ordres et au clergĂ© qui ont tous les droits. Mais aussi de ce dernier texte qui tente une projection analogique vers les rĂ©volutions arabes [
] Le 14 juillet 1789, le peuple a pris la Bastille. C’était la fin de la monarchie absolue. Louis XVI et sa famille ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©s jusqu’à leur dĂ©capitation. Le 26 aoĂ»t 1789, la dĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen ont Ă©tĂ© Ă©crit pour donner l’égalitĂ© pour tout le monde. Les Français sont Ă©gaux. AprĂšs cet Ă©pisode, la France a connu plusieurs rĂ©gimes jusqu’à l’installation rĂ©elle d’une dĂ©mocratie. On peut comparer relier la rĂ©volution française Ă  ce qui se passe dans le monde arabe. [14] Terminale L’École aurait sans doute un rĂŽle Ă  jouer pour interroger autrement ce moment rĂ©volutionnaire que comme la matrice d’un toujours dĂ©jĂ  lĂ  ». Il s’agirait d’en faire un laboratoire d’observation des inventions politiques, sociales, Ă©conomiques et humaines ; d’en accepter les tĂątonnements, les heurts, les violences, les dĂ©tours et les surprises. Cela suppose une dĂ©marche scolaire totalement novatrice. On commencerait par varier constamment les focales monde urbain/rural ; Paris/province ; mĂ©tropoles/colonies ; par jouer avec les temporalitĂ©s l’élasticitĂ©, les pesanteurs, les accĂ©lĂ©rations, les usages mĂ©moriels, puis par accepter une vĂ©ritable perspective genrĂ©e de la RĂ©volution qui ne se rĂ©duise pas Ă  une simple double page dĂ©sormais obligatoire dans les manuels sur les femmes dans la RĂ©volution », comme si les actes de ces derniĂšres pouvaient se penser sans ceux des hommes. L’enjeu consiste donc Ă  tenter de vivifier le sujet. Les Ă©lĂšves s’animent lorsque sont bousculĂ©es leurs reprĂ©sentations et qu’est restituĂ©e une historicitĂ© Ă  l’évĂ©nement qu’empĂȘche toute tĂ©lĂ©ologie ; Quels sont les possibles du moment ? Qu’est-ce qui a eu lieu ? Qu’est-ce qui aurait pu avoir lieu ? La RĂ©volution française permet d’interroger autrement les concepts – liste non exhaustive – de violence, justice/injustice, universel, rapports de domination, redistribution des richesses, dĂ©mocratie, ou mĂȘme de guerre. Elle aide Ă  sortir des catĂ©gories usuelles d’entendement de valeurs » surdĂ©terminĂ©es par un prĂ©sent au nom duquel on instrumentalise le passĂ©. C’est pourquoi il ne serait sans doute pas inutile de revisiter la matrice originelle de son inscription scolaire. Version pdf [1] Laurence De Cock, Guillaume Mazeau, Que reste-t-il de notre rĂ©volution ? » in Philippe Bourdin et Cyril Triolaire dir, Enseigner la rĂ©volution française et l’Empire, Paris, Belin, Ă  paraĂźtre en 2015. [2] Nous renvoyons ici au billet de Françoise Lantheaume dans ce dossier. [3] Laurence De Cock, Emmanuelle Picard dir, La fabrique scolaire de l’histoire, Marseille, Agone, 2009. [4] On renverra notamment aux travaux pionniers de Nicole Lautier, Charles Heimberg ou Didier Cariou. [5] consultĂ© le 15 aoĂ»t 2015. [6] Hans Georg Gadamer, Le problĂšme de la conscience historique, Pierre Fruchon ed., Paris, Seuil, 1996 traduction des confĂ©rences prononcĂ©es en 1958 Ă  l’universitĂ© de Louvain, p. 88. Voir Ă©galement Nicole Tutiaux-Guillon et Didier Nourrisson dir, IdentitĂ©s, mĂ©moires et conscience historique, Saint-Étienne, publication de l’universitĂ© de Saint-Etienne, 2003. [7] Jean-Luc Chappey et alii, Pour quoi faire la rĂ©volution, Marseille, Agone, 2012. [8] Ernest Lavisse, L’enseignement historique en Sorbonne et l’éducation nationale, leçon d’ouverture au cours d’histoire du Moyen-Age, Ă  la facultĂ© des lettres de Paris, dĂ©cembre 1881, disponible dans la Revue des deux mondes du 15 fĂ©vrier 1882, pp. 870-897, consultĂ© le 15 aoĂ»t 2015. [9] Il y a trois moments qui correspondent Ă  trois pĂ©riodes envisagĂ©es dans leur propre cohĂ©rence 1789-1791 ; 1792-1794 ; 1799-1804. [10] Raconter quelques-uns des Ă©vĂ©nements retenus et expliquer leur importance », programmes de 4e, BOEN, aoĂ»t 2008. [11] Il va de soi que les rĂ©cits choisis dans le cadre de cet article sont sĂ©lectionnĂ©s en fonction de leur propension Ă  illustrer le propos. Ils ne sont pas forcĂ©ment reprĂ©sentatifs de l’ensemble des rĂ©cits collectĂ©s. [12] Ce qu’avait aussi remarquĂ© Marc Deleplace comparant les rĂ©cits des manuels et des Ă©lĂšves depuis les Malet et Isaac jusqu’à aujourd’hui. Marc Deleplace, Comment on enseigne la RĂ©volution française ? Quelques questions Ă  l’écriture scolaire de l’histoire », in, Laurence De Cock et Emmanuelle Picard dir, La fabrique
, [13] Didier Cariou, Didier Cariou, Écrire l’histoire scolaire. Quand les Ă©lĂšves Ă©crivent en classe pour apprendre l’histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012. [14] La rature a Ă©tĂ© sciemment prĂ©servĂ©e. Elle peut Ă©galement tĂ©moigner d’une maturation du raisonnement historique, lequel Ă©tablit plus facilement des liens que des comparaisons.
Lisez« Considérations sur les principaux événements de la révolution française » de Germaine de Staël-Holstein disponible chez Rakuten Kobo. Considérations sur les principaux événements de la révolution française, écrit par la romanciÚre et philosophe française
AprĂšs la rĂ©volution, la France cherche Ă  s’organiser Afin de l’informer d’une maniĂšre plus dĂ©taillĂ©e sur les Ă©vĂšnements survenus en France, le visiteur est invitĂ© Ă  consulter les pages que nous dĂ©dions Ă  la RĂ©volution française et Ă  l’Empire napolĂ©onien. Pour ceux qui souhaitent cependant aller directement Ă  l’essentiel, nous rĂ©sumons ci-dessous les Ă©vĂšnements politiques et administratifs qui ont Ă©grenĂ© le quotidien des nouveaux citoyens français. Comme toute rĂ©forme qui cherche Ă  se mettre en place, elle a eu sont lot de consĂ©quences malheureuses. N’oubliez surtout pas de vous munir de petits cailloux blancs pour ne pas vous perdre en cours de route ! Peu de temps avant la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et la mise sous haute surveillance de la famille royale, le Tiers Etats avait obtenu le droit de doter la France d’une Constitution. À partir de ce moment-lĂ , les Etats GĂ©nĂ©raux prirent le nom d’AssemblĂ©e Nationale Constituante appelĂ©e plus communĂ©ment La Constituante ». La Constituante 1789-1791 Elle abolit les droits fĂ©odaux Elle rĂ©dige la DĂ©claration des Droits de l’Homme et du Citoyen Elle nationalise les biens du clergĂ© Elle prĂ©pare un projet de Constitution qui sĂ©pare les pouvoirs La monarchie de droit divin est abolie ; le roi garde le pouvoir exĂ©cutif en tant que roi des Français Une AssemblĂ©e Ă  Ă©lire exerce le pouvoir lĂ©gislatif La justice est rendue par des tribunaux dont les juges sont dĂ©signĂ©s par les citoyens Elle est dissoute en 1791. Aucun de ses membres ne siĂšgera dans la nouvelle AssemblĂ©e LĂ©gislative appelĂ©e La LĂ©gislative » La plupart des membres de la Constituante sont issus du mouvement politique appelĂ© Club des Jacobins ». De tendance relativement modĂ©rĂ©e, il compte parmi ses membres des hommes politiques d’opinions assez diffĂ©rentes. La LĂ©gislative 1791-1792 Robespierre Source La Nouvelle EncyclopĂ©die Elle est Ă©lue au suffrage censitaire Elle oblige Louis XVI Ă  dĂ©clarer la guerre Ă  l’Autriche Elle vote la dĂ©chĂ©ance du roi Elle introduit le libĂ©ralisme Ă©conomique En 1792, le Club des Jacobins se scinde en 3 tendances Les Feuillants comprenaient les modĂ©rĂ©s et les monarchistes constitutionnels Les Girondins, hostiles au rĂ©tablissement de l’Ancien RĂ©gime mais aussi aux rĂ©formes Ă©conomiques et sociales en faveur de la classe laborieuse. Les Girondins dominĂšrent les dĂ©bats Ă  l’AssemblĂ©e LĂ©gislative. Les dĂ©putĂ©s les plus radicaux s’appuyaient sur les Ă©lĂ©ments rĂ©volutionnaires les plus avancĂ©s et siĂ©geaient Ă  l’AssemblĂ©e lĂ©gislative sous le nom de Montagnards. Ils Ă©taient emmenĂ©s par Robespierre et, quoique comprenant des reprĂ©sentants de la bourgeoisie, ils Ă©taient sensibles aux difficultĂ©s du peuple. Enfin, un petit groupe de contre-rĂ©volutionnaires voulait le retour Ă  l’Ancien RĂ©gime. La Convention 1792-1795 La Convention est une assemblĂ©e rĂ©publicaine instaurĂ©e suite au triomphe de la rĂ©volution violente. Elle exerce Ă  la fois les pouvoirs lĂ©gislatif et exĂ©cutif. Elle est Ă©lue au suffrage universel masculin Elle abolit la royautĂ© et fonde la PremiĂšre RĂ©publique. Elle condamne Louis XVI Ă  la peine de mort Elle proclame le calendrier rĂ©publicain En 1793, les Montagnards Ă©liminent les dĂ©putĂ©s Girondins et installent La Grande Terreur qui Supprime les libertĂ©s individuelles Instaure une justice expĂ©ditive La Terreur prend fin en juillet 1794 avec l’exĂ©cution de Robespierre et de ses partisans. ExĂ©cution de Robespierre Source Wikipedia Le Directoire 1795-1799 Bonaparte au Conseil des Cinq Cents Source Wikipedia Il tire son nom des 5 Directeurs qui sont chargĂ©s du pouvoir exĂ©cutif. Ceux-ci dĂ©montrĂšrent rapidement leur incapacitĂ© Ă  s’entendre entre eux et gĂ©nĂ©rĂšrent la corruption et la dĂ©route financiĂšre de l’Etat. Le Directoire partage le pouvoir avec 2 assemblĂ©es lĂ©gislatives systĂšme bicamĂ©ral Le Conseil des Cinq Cents Le Conseil des Anciens Le Directoire fut confrontĂ© Ă  plusieurs coups d’Etats jusqu’à ce que celui du 18 Brumaire de l’an VIII provoque sa chute NapolĂ©on Bonaparte. Le Consulat 1799-1804 AprĂšs le coup d’Etat, la Constitution de l'an VIII Ă©tablit un rĂ©gime politique autoritaire dirigĂ© par 3 consuls. En rĂ©alitĂ©, il est surtout dirigĂ© par le Premier consul, NapolĂ©on Bonaparte, qui deviendra consul Ă  vie en 1802. Le Consulat prend fin en 1804. Le Premier Empire 1804-1814 Il commence le 18 mai 1804 lorsque NapolĂ©on Bonaparte est proclamĂ© empereur des Français. Il se termine en avril 1814 lors du dĂ©part de l’empereur pour l’Ile d’Elbe. AprĂšs cette petite mise au point, nous pourrons aborder plus facilement les Ă©vĂ©nements qui ne vont pas tarder Ă  inquiĂ©ter les Belges. Annexion française baumede plantain recette; attestation de mise en service pac ; Download App. liste d'attente port leucate. les temps modernes les causes de la rĂ©volution française rĂ©ponse. مŰčŰŻÙ„ Ű§Ù„ŰłÙƒŰ± Ű§Ù„Ű·ŰšÙŠŰčي Ù„Ù…Ű±Ű¶Ù‰ Ű§Ù„ŰłÙƒŰ± ŰšŰčŰŻ Ű§Ù„ŰŁÙƒÙ„ / grands reportages tf1 aujourd'hui Document1 le serment du jeu de paume le serment du jeu de paume, dessin prĂ©paratoire de David, 1791, musĂ©e du chateau de Versailles QUESTIONS PrĂ©sentez ce document nature, auteur, date 1,5 pt Ce document est un dessin du peintre David. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1791. DĂ©crivez ce tableau lieu, dĂ©cor, personnages 1 pts La scĂšne se passe dans une salle du chateau de Versailles rĂ©servĂ©e au jeu de paume, ancĂȘtre du tennis. On y voit les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat qui prĂȘtent serment en levant la main. Il n’y a aucune dĂ©coration au mur, mais des fenĂštres hautes par oĂč des gens du peuple regardent ce qui se passe. Expliquez les causes de ce serment. 1 pt Les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat Ă©lus aux Etats-GĂ©nĂ©raux voulaient voter par tĂȘte une voix par dĂ©putĂ©, mais le roi s’y opposait. Ne trouvant d’autres salles, ils s’y rĂ©unissent. Quel est le contenu du serment ? 1 pt Ils jurent de ne pas se quitter avant d’avoir Ă©crit une constitution pour la France. DOCUMENT 2 1789, l’avis des Ă©trangers Tous les ambassadeurs Ă©trangers qui rendent compte aussitĂŽt Ă  leurs gouvernements des faits du 14 juillet, insistent tous sur l’exceptionnelle gravitĂ© de ce qui vient de se passer. Le duc de Dorset, ambassadeur du roi d’Angleterre et familier du comte d’Artois 1, Ă©crit le 16 juillet au Foreign Office 2 Ainsi, Mylord, s’est accomplie la plus grande rĂ©volution dont l’histoire ait conservĂ©e le souvenir et, relativement parlant, si l’on considĂšre l’importance des rĂ©sultats, elle n’a coutĂ© que bien peu de sang. De ce moment, nous pouvons regarder la France comme un pays libre, le roi comme un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s et la noblesse comme rĂ©duite au niveau du reste de la nation. » Le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur de l’empereur et confident de Marie-Antoinette, Ă©crit de son cotĂ©, le 23 juillet Quelque invraisemblable que paraisse la rĂ©volution qui vient de s’accomplir, il n’en est pas moins absolument certain que dĂ©sormais la ville de Paris joue rĂ©ellement en France le rĂŽle d’un roi et qu’il dĂ©pend de son bon plaisir d’envoyer une armĂ©e de 40 Ă  50 000 bourgeois en armes entourer l’assemblĂ©e et lui dicter des lois ». Cl. QuĂ©tel, La bastille, histoire vraie d’une prison lĂ©gendaire, Robert Laffont, 1989. 1 le frĂšre du roi 2 ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres QUESTIONS 5. D’aprĂšs vos connaissances, quels sont les faits du 14 juillet » ? 1 pt Les Parisiens se sont rĂ©voltĂ©s et ont pris la prison de la Bastille. 6. Quels sont les points communs entre les deux tĂ©moins citĂ©s par le texte ? 1 pt Ils sont nobles tous les deux et sont ambassadeurs, c’est Ă  dire qu’ils reprĂ©sentent leur pays en France. 7. Montrez que les deux tĂ©moins n’ont pas la mĂȘme opinion sur la rĂ©volution. 1 pt Le premier, ambassadeur d’Angleterre, dit que la France est un pays libre et qu’il n’ya pas eu beaucoup de morts. Il parle d’une grande rĂ©volution ». Tandis que l’ambassadeur d’Autriche pense que la France et l’assemblĂ©e sont soumis Ă  la ville de Paris. Pour lui la rĂ©volution est invraisemblable ». 8. le roi
 un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s » Quel autre pays a limitĂ© les pouvoirs du roi ? 1 pt L’Angleterre De quel type de rĂ©gime politique s’agit-il ? 1 pt Une monarchie constitutionnelle ou monarchie parlementaire 9. la noblesse
 rĂ©duite au niveau du reste de la nation ». A quelle dĂ©cision fait allusion cette phrase ? PrĂ©cisez la date. 1 pt La phrase fait allusion Ă  l’abolition des privilĂšges dans la nuit du 4 aoĂ»t 1789. DOCUMENT 3 Carte de la France en 1790 10. Comment l’assemblĂ©e nationale organise le territoire français pt La France est divisĂ©e en 83 dĂ©partements. 11. RĂ©digez un paragraphe de 15 Ă  20 lignes dans lequel vous devez rĂ©sumer la rĂ©volution française de 1789 Ă  1791. 8 pts Vous devez d’abord aborder les Ă©venements qui se dĂ©roulent aux Etats GĂ©nĂ©raux, puis la rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789, enfin vous devez prĂ©senter quelques transformations de la France consĂ©cutives Ă  ces Ă©vĂšnements. Attention ! Vous devez absolument utiliser les documents dans votre rĂ©sumĂ©. Ce qu’on doit absolument retrouver dans votre paragraphe Les trois documents Vous devez parler du serment du jeu de paume doc 1, et des dĂ©partements doc 3. Pour le doc 2, c’est plus difficile de le rĂ©sumer. Il parle surtout du nouveau pouvoir les pouvoirs du roi sont limitĂ©s et les privilĂšges sont abolis. Le plan proposĂ© Ce qui se passe aux Etats GĂ©nĂ©raux donc le serment du jeu de paume. La rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789 prise de la Bastille Ă  Paris et rĂ©volution dans les campagnes. Les transformations de la France bien sĂ»r les dĂ©partements, mais aussi les municipalitĂ©s, la constitution de 1791, le systĂšme mĂ©trique
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